Notre petit guide pour prendre soin de la nature en hiver

La popularité du plein air est en pleine croissance et cet hiver encore, on sera nombreux à en profiter pour pratiquer une foule d’activités, s’évader dans les grands espaces blancs, observer la faune et faire le plein d’air pur. Cet engouement pour la nature n’a rien d’étonnant : c’est une vraie fontaine de jouvence. On y puise vitalité, apaisement, équilibre, réconfort… Et si on en profitait pour la cajoler en retour? Voici quelques pistes toutes simples pour prendre soin de la nature pendant la saison froide. En s’y mettant tous ensemble, gageons qu’on peut faire une énorme différence.

Parc national de la Gaspésie Parc national de la Gaspésie
Parc national de la Gaspésie Mathieu Dupuis | © Sépaq

Laisser les sentiers guider nos pas

Il y en a pour tous les goûts : larges et aménagés, sinueux et escarpés, nichés au cœur de la forêt ou s’étirant au bord de lacs glacés… En nature, les sentiers n’ont pas été tracés au hasard. Chaque parcours donne accès à des points de vue exceptionnels et offre une expérience optimale aux divers types de randonneurs.

En revanche, quand on s’aventure à l’extérieur des sentiers, on risque fort d’abîmer la flore et de nuire à sa régénération au printemps. La circulation à l’extérieur des tracés est dommageable pour les plantes et les arbustes ensevelis sous la neige. Même après une grosse chute de neige et avec des raquettes aux pieds, évitons les raccourcis. Laissons plutôt nos pas nous porter au milieu du sentier. On évite ainsi l’érosion des sols et la perturbation des zones sensibles pour la faune.

Envie d’en savoir plus? L’organisme Rando Québec propose diverses formations ainsi qu’une boite à outils comprenant notamment un code d’éthique du randonneur. Bien adaptées à nos territoires et à notre réalité, ces publications très utiles s’enrichissent régulièrement de nouveaux contenus.

Ne pas laisser de traces derrière soi

Après avoir gravi la montagne, quoi de plus fantastique que de savourer la vue et un bon pique-nique? On dirait que tout a plus de saveur en plein air, même notre mélange de noix et de fruits séchés! Tout en appréciant la magie du moment, on ne perd pas nos déchets de vue. Un emballage de barre tendre est si vite parti au vent… Tout comme la bouteille d’eau qui glisse de notre sac pour s’échouer au bord du sentier ou le contenant de plastique qui termine sa course dans la rivière.

En plus d’affecter l’expérience des autres visiteurs, ces détritus présentent des dangers pour les animaux qui pourraient les ingurgiter. Un bon truc? Trainer un sac — c’est encore mieux s’il est lavable et réutilisable! — pour rassembler ses déchets et restes de nourriture. Et avant de partir vers de nouvelles aventures, on inspecte les lieux pour vérifier qu’on n’oublie rien sur place. (Psitt! Si les poubelles et les bacs de recyclage sont pleins, on évite de les faire déborder et on rapporte plutôt nos détritus à la maison.)

Qu’en est-il des cœurs de pomme, pelures de banane ou croûtes de pain? Même s’ils sont biodégradables, les laisser sur place perturberait l’équilibre naturel des écosystèmes. Alors au lieu de les lancer au loin, on les place dans notre sac à déchets, ni vu ni connu!

Envie d’en faire plus? Ramassez et rapportez les déchets que vous apercevez pendant votre activité hivernale. D’ailleurs, au printemps, plusieurs corvées bénévoles sont organisées sur les sentiers du Québec. Allez voir sur le groupe Bénévolat en plein air au Québec!

Parc national du Bic
Parc national du Bic Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie
Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie Quentin Orain | © Sépaq
Parc national de la Gaspésie
Parc national de la Gaspésie Steve Deschênes | © Sépaq
Gîte du Mont-Albert
Gîte du Mont-Albert Karolane Rondeau | © Sépaq

Garder ses distances avec la faune

Observer les animaux est un passe-temps fascinant, surtout quand ils nous observent en retour. Les mignons petits écureuils, les cerfs de Virginie aux grands yeux doux, les hiboux perchés avec prestance et les renards au bout du nez frémissant nous attirent comme des aimants.

Mais même si la tentation est forte de s’approcher pour mieux les contempler, ce n’est pas une bonne idée, rappelle René Charest, spécialiste en conservation à la Sépaq. « Pourquoi? Parce qu’on perturbe leurs activités. Et que s’ils sont dérangés à répétition, les animaux risquent de changer leurs comportements, puis d’éprouver des difficultés à s’alimenter ou de devenir plus téméraires, ce qui augmente leurs chances de finir sous les roues d’un véhicule ou de servir de repas à un prédateur », explique l’expert. De plus, en s’approchant des animaux sauvages ou en les laissant nous approcher, on risque de leur faire perdre leur crainte des humains et de mettre tout le monde en danger.

Alors, quelle distance doit-on respecter pour préserver leur tranquillité? De manière générale, on parle de 50 m (visualisez 3 autobus) avec un gros animal, comme un orignal, un cerf de Virginie, un caribou ou un phoque, et de 100 m (ne prenons pas de risque : grosso modo 10 autobus) avec un ours ou un loup. Pour les oiseaux, les renards et les rongeurs, la distance recommandée est d’environ 10 m. Mais au-delà de la mesure, l’idée est de ne pas perturber les animaux. Alors si on perçoit des signes de dérangement, même en respectant les distances mentionnées, on n’hésite pas à s’arrêter ou à revenir sur nos pas.

Pour ne pas bouder notre plaisir, on attrape des jumelles ou un appareil-photo muni d’un bon téléobjectif avant de partir dans les bois. On pourra ainsi faire des observations encore plus intéressantes, sans être vu. Envie d’améliorer vos habiletés en la matière? Jetez un coup d’œil aux conseils de la photographe animalière Julie Audet.

Laisser la nature telle qu’elle est

L’hiver, briser les stalactites de glace qui se forment sur les parois rocheuses ou dans les arbres peut nous sembler anodin. Toutefois, en essayant de récolter ces glaçons pointus, on pourrait endommager la flore, en plus de risquer de se blesser. Aussi impressionnants soient-ils, optons pour une simple séance photo et donnons l’occasion aux autres de les apercevoir à leur tour.

Le saviez-vous? L’écorce d’un arbre le protège de bien des choses, entre autres des variations de température et des conditions comme le gel, le froid, la pluie et le vent. Si on l’arrache, on met sa santé et sa survie en péril. N’y touchons pas, donc, puisque l’arbre en a bien plus besoin que nous.

Les branches, les aiguilles de conifères, les cocottes, les fruits rouges et le bois mort devraient aussi rester sur place. Après tout, ces éléments naturels font partie de l’habitat des animaux sauvages. Lorsqu’on passe une journée en forêt, on est en visite dans leur milieu de vie, que l’on se doit de traiter avec le plus grand respect.

Ne pas nourrir les animaux

Lancer des bouts de pain aux oiseaux, c’est une image idyllique qu’on a vue maintes fois au cinéma. Mais dans la nature, c’est une autre histoire. Certains de nos aliments peuvent rendre les animaux gravement malades, en plus de modifier leurs comportements naturels et d’affaiblir leurs instincts de subsistance.

En perdant leur méfiance, les animaux sauvages fréquentent davantage les lieux aménagés et occupés par les humains, ce qui augmente le nombre de collisions routières et autres incidents fâcheux. Alors même si c’est parfois tentant, on se retient de partager notre collation avec cet écureuil tout mignon. Les animaux puisent en nature tout ce dont ils ont besoin, faisons-leur confiance et admirons-les de loin.

Auberge de montagne des Chic-Chocs
Auberge de montagne des Chic-Chocs Mathieu Dupuis | © Sépaq
Julie Audet | © Sépaq
Centre touristique du Lac-Simon
Centre touristique du Lac-Simon Mathieu Dupuis | © Sépaq
Gîte du Mont-Albert
Gîte du Mont-Albert Karolane Rondeau | © Sépaq

Mettre les provisions à l’abri

Adepte de camping d’hiver? Les mêmes précautions s’appliquent : on range victuailles et produits odorants dans un contenant hermétique et on place le tout dans un véhicule verrouillé, surtout pas dans notre tente. « Il suffit que les animaux aient accès à de la nourriture ou à des déchets pour qu’ils en prennent l’habitude », souligne Mireille Boulianne, conseillère en conservation et en éducation à la Sépaq.

Le comportement d’un animal sauvage peut être imprévisible et mettre en jeu la sécurité de tous les visiteurs. Ranger la nourriture hors de portée peut donc éviter bien des ennuis!

La nature nous fait du bien. À notre tour d’en prendre soin. Aimons-la et respectons-la de tout notre cœur, histoire que les générations futures puissent profiter de ses bienfaits et y puiser autant de bonheur.

Quelques rudiments pour protéger mère nature

  • Rester dans les sentiers
  • Garder ses distances avec la faune
  • Ne pas nourrir les animaux
  • Ranger la nourriture en lieu sûr
  • Rapporter tous ses déchets
  • Ne pas ramasser d’éléments naturels (écorce, glaçons, etc.)
  • Camper aux endroits désignés
  • Privilégier l’emploi de savon biodégradable
  • Faire des feux seulement aux endroits identifiés et respecter les interdictions en vigueur

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