Des nouvelles de la martre d’Amérique
8 March 2016
Depuis 2008, la martre d’Amérique est suivie à la trace au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie dans le cadre du Programme de suivi de l’intégrité écologique (PSIE). Espèce emblématique du parc, on la dit indicatrice, car elle est sensible aux modifications globales faites à son habitat.
La belle
La martre d’Amérique (Martes americana) fait partie de l’ordre des carnivores et de la famille des mustélidés. Elle est reconnue comme étant très sélective dans son choix d’habitat et fréquente les milieux forestiers qui lui procurent suffisamment de couvert et de nourriture. Dans le parc, elle visite surtout les peuplements de forêts mixtes.
Le suivi
Le suivi au parc se fait sur une durée de 12 semaines et comporte 6 stations. La mesure retenue est le nombre de stations où la martre est observée. Deux méthodes ont été jumelées pour confirmer sa présence : la plaque de traces, ou « track plates », et la caméra à infrarouges.
Figure 1 Plaque de traces et caméra à infrarouges
La plaque de traces permet d’obtenir les empreintes des animaux qui la fréquentent. Faite d’aluminium, elle est constituée d’une base plate et d’un demi-cylindre qui la recouvre. Une des extrémités est bloquée avec un grillage métallique, au pied duquel un appât est déposé. Tel que présenté dans le vidéo ci-dessous, pour atteindre l’appât, la martre doit traverser une zone enduite de suie. Elle laissera ensuite son empreinte sur une pellicule plastique collante avant d’atteindre l’appât.
La deuxième méthode utilisée, la caméra à infrarouges, utilisée fréquemment à la chasse, permet de confirmer visuellement l’espèce. Il est alors possible de faire l’association entre les empreintes, les clichés et l’animal. La plaque de traces et la caméra sont déposées à chaque station pour une durée de 7 jours avant d’être déménagées vers une autre station. Une vérification est faite au 4e jour afin de s’assurer que l’installation est toujours en place.
Figure 2 Photo d’une marte prise par une caméra à infrarouge
Si la tendance se maintient…
Bien que la moyenne des stations visitées par les martres chaque année soit assez faible (2-3 stations sur 12), on observe une récurrence de fréquentation pour certaines stations. Les stations 1 et 5, situées dans des forêts de bouleaux jaunes et de sapins, ont le plus grand nombre de visites chaque année, contrairement aux stations 3 et 4, situées dans des zones de conifères mélangés, qui n’ont jamais été visitées en 7 ans de suivi! Chose certaine, sa présence nous réjouit à tout coup!
Figure 3 Ratio du nombre total de stations vs le nombre de stations visitées par les martres depuis 2008
Mireille Boulianne est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. boulianne.mireille@sepaq.com
Photos: Eve Murray et Al Stirt.