Blogue de conservation

Guide des pratiques écoresponsables en mer

14 February 2012


Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent est l’un des meilleurs endroits au monde pour observer les baleines. Des centaines d’entre elles en font une destination annuelle, après une migration de plusieurs milliers de kilomètres. Plusieurs espèces s’y retrouvent, telles que la baleine bleue et le béluga, témoignant de la richesse des eaux du milieu. La rencontre de ces géants est une expérience magique. Les croisières d’observation des baleines qui permettent ces rencontres sont de formidables activités de sensibilisation à la beauté et à la fragilité de notre planète, lorsqu’elles sont réalisées dans le plus grand respect.  

L’Alliance Éco-Baleine

En juin dernier, le Groupe de recherche et d’éducation sur les mammifères marins (GREMM), les entreprises d’excursion d’observation des baleines dans le parc marin ainsi que Parcs Canada et Parcs Québec, cogestionnaires du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent, ont mis sur pied L’Alliance Éco-Baleine; le but étant d’améliorer de façon continue la pratique d’observation en mer afin qu’elle devienne un modèle d’utilisation durable.

L’industrie d’observation des baleines

Le secteur de Tadoussac s’est positionné comme destination d’observation des baleines au début des années 1980, une activité dont la popularité n’a cessé de croître depuis. Les visiteurs sont nombreux. En 2005, environ 284 000 visiteurs ont fait une croisière aux baleines, 35 000 kayakistes ont sillonné les eaux du parc marin et 60 000 amateurs ont observé les baleines à partir d’un site terrestre. Et, selon le réseau de veille en tourisme, l’industrie d’observation des baleines continue de gagner en popularité.

Trouver l’équilibre entre accessibilité et conservation

Afin d’encadrer cette activité dans le parc marin, le règlement sur les activités en mer limite notamment les distances d’approche, les vitesses permises, les déplacements sur les sites d’observation et le nombre de permis alloués. Des mesures spéciales y ont été intégrées pour les bélugas et les baleines bleues, deux espèces en péril. Mis en place en 2002, il est le premier du genre à être implanté dans une aire marine protégée. Élaboré à partir de d'études scientifiques et en concertation avec l’industrie afin d’en valider la faisabilité sur l'eau, le règlement vise principalement à minimiser le dérangement tout en permettant la pratique de l’activité. Les excursions en mer sont une excellente façon de faire découvrir les baleines à un grand nombre de personnes et de leur faire prendre conscience de l’importance de protéger les baleines et leur environnement.

Poursuivre les efforts

Alors, pourquoi un guide des pratiques écoresponsables? Pour améliorer la qualité de l’expérience et en faire une industrie responsable en instaurant un code éthique volontaire. Les capitaines et les naturalistes, à chaque sortie en mer, sont les gardiens des baleines et de leur habitat. Le guide des pratiques écoresponsable est un outil d’accompagnement pour atteindre cet objectif ambitieux, mais réaliste : que les activités d’observation des baleines dans le parc marin deviennent un modèle international de pratique responsable de l’observation des baleines. L’adoption de ces mesures permettra d’améliorer de façon concrète les pratiques.

Un bel exemple de concertation

Le contenu du guide a été déterminé par un groupe de travail composé de capitaines, de naturalistes, de personnel d’accueil, de propriétaires d’entreprises d’excursion en mer et d’employés de Parcs Canada, de Parcs Québec et du GREMM. En tout, une quarantaine de personnes ont participé aux trois ateliers qui ont servi à alimenter le contenu et à le valider. Selon des situations précises, les participants, riches de leur expérience, ont ainsi partagé leurs bons coups avec leurs collègues. Les ateliers de travail ont permis de rassembler « l’intelligence collective » des gens de la mer et de la consigner sous forme de bonnes pratiques. Concrètement, les mesures proposées par les membres du groupe de travail regroupent un ensemble de façons de faire qui sont volontaires et complémentaires au règlement existant. Plusieurs mesures proposées sont déjà mises en pratique par certains membres de l’industrie : elles ont été regroupées au bénéfice de tous!

Le guide des pratiques écoresponsables

Le contenu du guide est divisé en deux sections : le discours et la navigation.

Le Discours

Cette première section s’adresse particulièrement aux naturalistes et aux capitaines de zodiac; les professionnels de la mer qui ont un lien direct avec les visiteurs. On y retrouve les meilleures pratiques liées au travail de l’interprète, et ce, à toutes les étapes de l’excursion. Certains cas particuliers y sont aussi abordés et des exemples inspirants permettent à l’interprète d’être mieux outillé afin de véhiculer les messages de sensibilisation et de conservation. Ainsi accompagné dans sa découverte par l’interprète, le visiteur entre en contact avec la mer, un monde généralement peu connu, mystérieux et fascinant; il profite du privilège d’observer les mammifères marins dans un milieu naturel protégé.

La Navigation

La section navigation est à l’attention des capitaines de bateau d’excursion aux baleines dans le parc marin. Ceux-ci ont de multiples responsabilités : la sécurité, le bateau, les horaires, la satisfaction des passagers, le respect de la réglementation… Par leur comportement, ils peuvent aider les baleines à mieux profiter de leur séjour dans la région et contribuer à la pratique responsable des activités d’observation en mer dans le parc marin. Que ce soit vis-à-vis de ses passagers, de la faune rencontrée, des autres capitaines ou des acteurs et utilisateurs du parc marin, le capitaine écoresponsable agit avec respect et professionnalisme.

Changer le monde… progressivement; une démarche d’amélioration continue

La motivation des membres à créer L’Alliance Éco-Baleine vient du constat qu’il y avait un manque d’adhésion au règlement et que certaines pratiques « non réglementables » pouvaient avoir des effets indésirables sur les animaux et sur l’expérience des visiteurs. Animés d’une volonté commune d’améliorer la protection des animaux et la qualité des excursions, et convaincus que des changements peuvent être apportés, les membres de L’Alliance continuent de poser des gestes concrets. D’autres actions sont prévues pour la saison 2012. Viser haut, viser loin, mais y aller à petits pas.

Pour en savoir plus, visitez le site de L’Alliance Éco-Baleine.


Nathaël Bergeron, codirectrice du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et membre du comité de coordination du groupe de travail, bergeron.nathael@sepaq.com.

Photos : J.-L. Provencher et M. Loiselle, Parcs Canada


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