Blogue de conservation

Portrait d'un employé : garde-parc technicienne en milieu naturel

12 July 2016


Eve Murray nous présente son métier de garde-parc technicienne en milieu naturel au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. Un travail loin d’être routinier qui sort  assurément de l’ordinaire.

En quoi consiste votre travail?

Depuis maintenant 10 ans, mon travail vise à réaliser ou à offrir du soutien aux différents projets de conservation réalisés dans le parc. On entend par « projets de conservation » des suivis sur l’état des milieux terrestres et aquatiques, des inventaires fauniques et floristiques, des projets de recherche en collaboration avec des étudiants ou des chercheurs, des études d’impact, etc. Par exemple, récemment, j’ai participé à des projets de capture de tordeuse des bourgeons de l’épinette et j’ai aussi aidé à valider la présence et l’abondance de mulette-perlière de l’Est, une espèce de moule exclusivement présente dans les rivières à saumon. Mon travail s’effectue à la fois sur le terrain, au niveau de la collecte des données, et au bureau, lors des étapes de planification, de saisie et d’interprétation des résultats.

Figure 1. Mulette-perlière de l’Est, Eve Murray

Avez-vous des compétences particulières?

À la fin de mes études collégiales, j’ai réalisé un projet portant sur les chauves-souris au cours duquel j’ai effectué une revue de littérature, rencontré des spécialistes et rédigé un rapport. À l’époque, je ne me doutais pas que c’était le commencement d’une longue aventure avec les chauves-souris! En effet, il y a quelques années, une opportunité s’est présentée à moi alors j’ai installé des appareils de détection des chauves-souris au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie où c’était l’une des premières fois que l’on récoltait des données sur les chiroptères. De nos jours, les gardes-parcs techniciens de 14 parcs nationaux au Québec effectuent de façon régulière des suivis sur les chauves-souris. Annuellement, un collègue et moi sommes d’ailleurs responsables d’identifier les espèces à partir des signaux d’écholocation enregistrés (sonagramme). Au terme de ce travail, nous pouvons leur transmettre des données d’abondance sur les espèces de chauves-souris qu’ils ont inventoriées avec leur appareil de détection. Par ailleurs, bénévolement, j’essaie d’effectuer au moins 1 fois par année la route d’écoute de ma région dans le cadre du Réseau acoustique de surveillance des chauves-souris au Québec, un projet mené par le Biodôme de Montréal.

Graphique présentant des courbes verticales de longueur variableFigure 2. Sonagramme

Quelles sont les qualités et aptitudes requises pour exercer votre métier?

À mon avis, les gardes-parcs techniciens en milieu naturel sont des personnes méthodiques, organisées et capables de suivre les étapes d’un protocole, un peu comme on suit celles d’une recette. Ils doivent aussi avoir une bonne capacité d’adaptation pour faire face aux intempéries, aux imprévus d’un travail sur le terrain et… aux moustiques! De plus, il faut pouvoir tolérer la solitude pour exercer ce métier, car il n’est pas rare de devoir faire seul des suivis, hors des sentiers battus. En contrepartie, être en retrait, c’est aussi courir la chance d’assister à des spectacles grandioses offerts par mère Nature.

Figure 3. Fouille active de salamandre des ruisseaux, Miriane Demers-Lemay


Bianca Breton est technicienne en milieu naturel à la vice-présidence Parcs Québec. breton.bianca@sepaq.com

Photos du carrousel: Lucie Levac, Mélanie Sabourin et Eve Murray.


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