Ski de fond

Des histoires de familles pour traverser l’hiver

Cutes à souhait pendant qu’ils tentent de maîtriser leurs premiers pas glissés en ski de fond, les jeunes sportifs et sportives attirent les encouragements des habitués qui les croisent sur les sentiers. La fierté des parents n’a alors d’égal que leur réelle satisfaction d’avoir découvert une activité familiale d’hiver aussi accessible. Du bonheur sur les skis pour les petits et les plus grands!

Mais question de partir du bon ski, élancez-vous dans ce tour d’horizon avec des familles qui ont décidé de profiter de l’hiver à fond.

Réserve faunique des Laurentides Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides © Sépaq

Le choix naturel

Jean‑François Bureau et Marie‑Christine Rousseau se rappellent très bien comment ils ont abouti sur les pistes de ski de fond alors que leur première fille, Michaëlle, n’avait pas encore un an. « On faisait du ski alpin et de la planche, mais là, on ne pouvait plus », se remémore la mère de famille.

Pour ces adeptes de course en sentier à la recherche d’une façon de jouer dehors avec bébé, le choix allait de soi. « C’était naturel », affirme Jean‑François, qui salue au passage l’influence du frère de Marie‑Christine. Prêt d’équipements, conseils, accompagnement… il les a appuyés au fil de leurs apprentissages. « Il nous a beaucoup coachés », confirme la jeune femme.

L’arrivée de Léonie, un peu plus tard, n’a rien changé au plaisir familial. Si bien qu’aujourd’hui âgées de 6 et de 9 ans, les deux fillettes font désormais du pas de patin, sont dans le club Hus‑Ski de la Station touristique Duchesnay et suivent papa et maman de plus en plus loin chaque dimanche.

© Sépaq
Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides © Sépaq

Plan de match clair… et flexible

On comprend vite que chaque groupe d’âge amène son lot de défis et d’organisation quand vient le temps de s’adonner au ski de fond en famille. Des tout‑petits qui ne marchent pas encore aux ados autonomes qu’il faut arracher des écrans, en passant par les bambins turbulents dont il faut savoir canaliser l’énergie, tous et toutes peuvent y trouver leur compte. Parents inclus!

Chez les Bureau‑Rousseau, un plan de match clair est établi avant chaque sortie. « On se fait de longues journées », résume Marie‑Christine. D’une fin de semaine à l’autre, Jean‑François et elle s’échangent le rôle de passer la première heure de la sortie avec les petites. Pendant ce temps, l’autre parent peut pousser la machine selon son humeur, seul ou avec des copains. Puis, en suivant le tracé du jour, tout le monde finit par se retrouver sur les pistes.

Les rôles sont alors inversés. Le parent qui reste avec les enfants skie toujours avec un sac à dos qui contient tous les essentiels au confort et à la sécurité du groupe. Thermos avec boisson chaude ou soupe, sandwichs, manteaux isolés, gants et mitaines de plus… tout est à portée de main pour un avant‑midi en forêt. À ce sujet, les parents qui utilisent un chariot Thule ou un traîneau apprécieront leur capacité de chargement.

Fidèles visiteurs des pistes et installations de la Station touristique Duchesnay, les membres de la famille complètent ensuite leurs journées de différentes manières. Parfois, c’est un retour en ski dans l’après‑midi. D’autres fois, la pause du dîner s’étire au chalet et on en profite pour sortir le jeu de cartes. Sinon, c’est que la patinoire ou la glissade l’a emporté. « Nous sommes zéro dans la performance », assure Jean‑François.

Cherchant toujours à rendre les journées mémorables, telles de vraies microaventures, le couple imagine des sorties de soir à la frontale ou encore des balades avec séjour en refuge. « On ne veut pas avoir à les convaincre », précise Marie‑Christine. Et ça marche bien!

Moment de ressourcement

Avant l’arrivée d’Augustin et de Léonard, Marie‑Julie Amyot faisait déjà du ski de fond. La mère de famille s’y est remise alors qu’elle cherchait une activité à faire avec ses deux gars, aujourdhui âgés de 6 et de 9 ans. « J’avais vu une annonce pour des cours », raconte la résidente de la Rive‑Sud. Il n’en fallait pas plus pour que les petits atterrissent sur des skis vers leurs 5 ans.

« C’est un moment de ressourcement avec la nature », observe Marie‑Julie, également la maman de Marguerite, 4 ans, qui n’a pas encore commencé le ski. Mais ça viendra! « Je veux que ça reste une activité facile », justifie la sportive, qui apprécie particulièrement ses passages au Camp Mercier, dans la réserve faunique des Laurentides. Elle aime sy retrouver dès que l’horaire de la famille le lui permet. « Pour le décor plus enneigé, c’est un must! » insiste‑t‑elle.

© Sépaq
Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides © Sépaq
© Sépaq
Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides © Sépaq

Des cours (et les bons skis) pour avancer

Il faut s’intéresser le moindrement au ski de fond pour comprendre que l’activité est un peu plus complexe qu’elle ne le paraît. Surtout si les parents sont néophytes en la matière, des cours ou l’inscription des jeunes à un club s’avèrent de très bonnes idées.

« C’est plus technique que je pensais », admet Marie‑Julie au sujet des cours suivis par Augustin et Léonard. Là encore, le but n’est pas la performance, mais lapprentissage, des skis aux pieds et dans le plaisir. « Cest beaucoup fait par le jeu », constate la maman. Ça fait le bonheur des enfants, mais aussi des parents, qui peuvent profiter des cours pour aller skier de leur côté.

Un irritant classique en ski de fond, avec ou sans enfant, est le satané fartage! Une mauvaise adhérence peut effectivement bousiller la bonne humeur générale. Si les enfants utilisent d’ordinaire des skis à écailles pour contourner le problème, les parents s’en tiennent souvent loin, question de performance.

Mais depuis peu, les skis à peau sont une petite révolution. Finies les hésitations du matin pour identifier le bon fart dadhérence! Il ne faut que chausser et skier! « Si tu ne fais pas de compétition, avec des enfants, tu n’as pas le temps de gérer le fartage », estime Jean‑François Bureau, plus que satisfait de la glisse obtenue. Surtout qu’avec un porte‑bébé, un traîneau ou un chariot sur skis, la justesse du fart est encore plus délicate.

Retour à l’enfance

Le ski de fond est véritablement une histoire de famille pour Sarah Moore. « J’ai commencé très jeune avec mes parents », se souvient‑elle. Et à 2 ans et demi, sa jolie Anna cumule déjà les kilomètres de sentiers. Parfois avec papy et mamie! « C’est vraiment le fun », lance Sarah.

Les débuts, quand Anna avait un peu moins d’un an, ont été réalisés avec un sac à dos porte‑bébé. C’est papa Jonathan qui, avec prudence, transportait la précieuse cargaison, malgré son statut de débutant. « Au début, on ne faisait pas de grosses sorties. On allait sur le plat », se remémore Sarah, qui accouchera de nouveau prochainement.

Sarah et Jonathan sont ensuite passés au chariot Thule sur skis. « C’est comme un autre sport », décrit la jeune femme. Un rythme plus lent, « moins dans la performance », commente‑t‑elle. Et quand elle veut faire des sorties plus intensives, Sarah profite des pauses du midi en télétravail pour aller skier seule près de chez elle.

Réserve faunique des Laurentides
Réserve faunique des Laurentides Francis Bouchard | © Sépaq
Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Steve Deschênes | © Sépaq

Skier sans se ruiner

Le fait que le sport soit peu dispendieux à pratiquer favorise grandement la popularité du ski de fond. Dans le neuf comme dans l’usagé, l’équipement est simple à trouver et généralement abordable. Plusieurs boutiques et clubs offrent d’ailleurs la location saisonnière, ce qui est judicieux à la vitesse où les enfants grandissent. Les sites de petites annonces sont également de belles options pour se procurer de l’équipement à faible coût.

De plus, les droits d’accès de plusieurs centres de ski de fond aménagés restent à bon prix. C’est d’autant plus vrai dans les établissements et les parcs nationaux de la Sépaq, où l’accès et l’équipement sont gratuits pour les 17 ans et moins. C’est une bonne façon de tester l’activité – idéalement plus d’une fois, pour s’en faire réellement une idée – sans avoir à trop dépenser.

Héritage sportif

Chez Catherine Lefebvre, les enfants sont maintenant grands. Le chariot et les petits skis de location sont désormais bien loin, mais le sport a laissé sa marque de manière durable. Aujourd’hui, à 16 et à 19 ans, Raphaëlle et David continuent de s’adonner au ski de fond.

« L’an passé, mon gars s’est équipé pour en faire avec sa blonde », s’enchante Catherine. Car malgré tous les autres sports pratiqués intensément, comme le basket, les sorties en ski de fond ont été suffisamment inspirantes pour que le jeune homme s’y remette de lui-même, accompagné de sa douce.

Quant à Raphaëlle, elle « vole » régulièrement les équipements de maman pour partir sur les pistes, notamment avec papa, l’ex-conjoint de Catherine. La résidente de Québec estime d’ailleurs que cet héritage sportif est précieux. « De nous voir partir en plein air, mener une vie active… on a dû être des modèles pour nos enfants », se réjouit celle qui ne rate aucune occasion d’aller jouer dehors.

S’habiller pour l’action

Pour toute activité de plein air, l’habillement revêt une grande importance. Et dans un sport aérobique comme le ski de fond, il faut s’assurer du confort des jeunes tant en mouvement qu’à l’arrêt. Cependant, nul besoin de se ruiner pour y arriver!

Si, au départ, la combinaison d’hiver isolée peut très bien convenir pour les plus petits, il vaut quand même mieux privilégier l’approche multicouche dès que la vitesse, la distance et l’âge de l’enfant augmentent. De plus en plus de magasins à grande surface proposent des vêtements bon marché polyvalents qui font amplement l’affaire. « Pas nécessaire de choisir de la grosse qualité plein air », tranche Marie‑Christine Rousseau.

Veste en laine polaire, bas de rechange, sachets chauffe‑mains et autres accessoires en surplus, Marie‑Julie Amyot se prépare à tout, qu’importe la météo. « Je traîne beaucoup de stock », rigole la maman. Surtout qu’il ne faut pas oublier qu’en compagnie des petits, les parents aussi doivent rester au chaud. « Ce n’est pas le même rythme », rappelle à son tour Sarah Moore.

Parc national du Bic
Parc national du Bic Mathieu Lachapelle | © Sépaq
Parc national d'Aiguebelle
Parc national d'Aiguebelle Mathieu Dupuis | © Sépaq

Précieux carburant

Dans le sac, collations et autres gâteries sont aussi très importantes. Et chaque parent a sa recette gagnante. Chocolat chaud, jujubes, muffins… ou bière d’épinette! « C’est bizarre, mais ça marche », constate Marie‑Julie au sujet de cette étonnante tradition qu’elle réserve pour l’après‑ski d’Augustin et de Léonard.

Pour les plus vieux, c’est souvent la présence d’amis qui fera passer les kilomètres plus facilement. Imaginez en plus s’ils peuvent chiller dans une cabane au milieu de la forêt. « Le fameux lunch dans un refuge, c’est toujours winner », confirme Catherine Lefebvre.

Question de rythme

Tous les parents le répètent à profusion : skier en famille, c’est un état d’esprit différent que lorsqu’on skie entre adultes. Ici, il n’y a pas de place pour la compétition ou même la performance. Ce qui prime, ce sont l’intérêt et l’amusement des enfants.

« C’est pour le plaisir de partager un moment en nature », affirme Marie‑Julie. Selon elle, c’est une pause qui fait particulièrement du bien à une époque où les enfants sont trop souvent collés à un jeu vidéo.

Du traîneau aux skis de patin en passant par les petits skis blancs en plastique destinés aux bambins qui commencent à marcher, le couple Bureau‑Rousseau a essayé toutes les options pendant l’apprentissage des jeunes. Le truc, disent tous les parents, est d’y aller graduellement et dans l’accompagnement.

Ne pas se fixer d’objectifs de distance ou de temps trop précis, respecter l’enfant, le terrain à skier et les conditions du jour… le reste viendra naturellement, quels que soient l’âge et l’expérience des jeunes. « Moi, ce qui me rend heureuse, c’est juste d’être dehors », assure Sarah Moore, qui a rapidement donné la piqûre de ces aventures en forêt à sa petite Anna.

Voilà donc le plus beau cadeau à s’offrir en famille : un moyen de facilement traverser l’hiver avec le sourire.

5 trucs pour des sorties améliorées


  1. Planifiez toujours les distances, la difficulté des pistes, le dénivelé et la météo avant de vous aventurer avec des enfants. Il faut se préparer plusieurs scénarios pour faire face aux imprévus. Et autant que possible, gardez les portions plus descendantes pour le retour, quand la fatigue aura fait son œuvre.

  2. Une longe de remorquage? Ça, ce n’est pas bête! Aussi simple qu’une cordelette ou une sangle élastique attachée entre le parent et l’enfant, l’accessoire peut énergiser les petites jambes fatiguées au besoin. Par exemple, le harnais que Jean-François Bureau utilise à l’occasion permet « d’aller plus loin », tout en offrant le sentiment de vitesse et d’équilibre à l’enfant.

  3. Détail qui semble d’abord bien anodin, le fait que les dragonnes de certains bâtons soient détachables transforme l’expérience des parents occupés. « Ça a littéralement changé ma vie », assure Marie-Christine Rousseau, qui passe son temps à faire des ajustements en tous genres. Finies les frustrations de devoir se battre avec les sangles de poignet et les gants. Clic! C’est tout, maman a les mains libres!

  4. Pour les ados, les sorties en ski de fond peuvent rapidement prendre des allures d’aventures où l’autonomie et la prise de décision présentent un beau défi. Tant mieux! Démontrez-leur votre confiance et laissez-les explorer de leur côté.

    Ayez cependant des consignes claires sur le plan de match avant de vous séparer. Au besoin, testez des walkies-talkies pour garder contact avec les plus jeunes qui commencent à être un peu plus autonomes.

  5. Sac à dos porte-bébé, traîneau ou chariot? Le choix dépendra de l’âge de l’enfant, de l’expérience des parents et des conditions de la sortie. Le sac porte-bébé est à utiliser avec prudence, à basse vitesse sur les sentiers plats et sans obstacle. Une chute pourrait autrement avoir de fâcheuses conséquences.

    Du côté du traîneau, il faut s’assurer que l’enfant est isolé du sol, du froid et des chocs. Et attention à l’exposition au vent et aux engelures. La vigilance est de mise. Un modèle comme le Baby Glider, avec sa protection intégrée de type pare-brise, est à privilégier.

    Pour les familles qui skient régulièrement ou avec des enfants plus âgés, le choix du chariot Thule surélevé et fermé de tous les côtés semble faire l’unanimité. Plus facile à tirer quand la technique et l’assurance font défaut, il est « plus smooth et le rebond est moins présent », précise Jean-François Bureau, qui a même appris à faire du pas de patin en le tirant.

Soyez informé

Inscrivez-vous aux courriels de la Sépaq et soyez le premier à connaître nos nouveautés, nos offres et nos promotions spéciales.

S'inscrire