Réserve faunique de Matane

Réserves
fauniques

Historique

Le réseau des réserves fauniques a été créé dans la perspective de conserver et de mettre en valeur la faune dans diverses parties de la province, pour que la population du Québec y ait accès et que les générations futures puissent, à leur tour, utiliser rationnellement les ressources fauniques qui s'y trouvent.

L’époque des clubs privés

Commencé au milieu des années 1880, l’octroi, par le gouvernement du Québec, de droits exclusifs de chasse et de pêche sur les terres de la Couronne atteint son paroxysme vers 1960, alors qu’on dénombre 2200 clubs privés s’étendant sur plus de 78 000 km2 de territoire public. Ces clubs privés appartiennent généralement à des non-résidents du Québec alors que les Québécois n’ont accès à ces territoires giboyeux qu’à titre de gardien, personnel de soutien ou guide de chasse et pêche.

Le temps des parcs

À cette époque, le gouvernement du Québec crée plusieurs parcs. Parmi eux, certains sont voués à la chasse et la pêche ainsi qu’à la conservation du milieu naturel sans toutefois que l’exploitation forestière y soit proscrite. C’est ainsi qu’est créé le parc des Laurentides en 1895, et, plus tard, des réserves de chasse et de pêche dont celle du parc de La Vérendrye en 1939, du parc de Chibougamau en 1946, des parcs du Saint-Maurice, de Matane, de Rimouski et de Portneuf dans les années 1960 et enfin des parcs de Papineau-Labelle et Mastigouche en 1971.

Nécessaire distinction entre parcs et réserves

L’adoption de la Loi sur les parcs en 1977 a permis la création d’un véritable réseau de parcs de conservation comme on les connaît aujourd’hui où l’exploitation des ressources naturelles autre que la pêche est interdite. Cependant, tel que prévu à la Loi sur les parcs, aucune des réserves de chasse et de pêche ayant également l’appellation de parc n’est désignée parc de conservation; seulement une portion du parc des Laurentides a été retranchée pour créer les parcs de conservation de La Jacques-Cartier et des Grand-Jardins. En 1979, le statut des réserves de chasse et de pêche ayant également l’appellation de parc est aboli et remplacé par celui de « réserve faunique ».

Déclubage et accessibilité aux Québécois

Au début des années 1960, l’accessibilité à la faune et au milieu forestier sur les terres du domaine de l’État est limitée en raison de la présence de nombreux clubs privés de chasse et de pêche. Les pressions populaires pour rendre la faune accessible aux Québécois se multiplient au cours des années 1960 et 1970. Durant cette période, le gouvernement accélère la création de « réserves de chasse et de pêche » dans le sud du Québec notamment et entreprend, pour ce faire, une première phase importante de démantèlement des clubs privés de chasse et de pêche. La création d’un réseau gouvernemental de réserves de chasse et de pêche unique au monde, celui des réserves fauniques, s’amorce au cours de ces années. Les Québécois développent alors un fort sentiment d’appartenance pour les réserves fauniques puisqu’ils y ont une priorité d’accès à l’utilisation de la faune. De plus, ils considèrent ces territoires comme des milieux naturels où la conservation et la mise en valeur de la faune sont supérieures au reste du domaine forestier public du Québec.


Mission

Les réserves fauniques sont créées en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune qui relève de la responsabilité du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Selon la loi, les réserves fauniques sont vouées à la conservation, à la mise en valeur et à l’utilisation de la faune ainsi qu’accessoirement à la pratique d’activités récréatives. La mise en œuvre de cette vocation amène la Sépaq à privilégier dans les réserves fauniques :

  • une exploitation faunique selon le principe du développement durable
  • une offre dominante d’activités reliée à la faune
  • l’équité et la priorité d’accès pour tous les Québécois en regard de l’utilisation de la faune
  • le maintien de la biodiversité
  • la poursuite d’activités de recherche et d’expérimentation sur les populations fauniques
  • la gestion intégrée

Réglementation

Dans les réserves fauniques la pratique de la chasse et de la pêche est régie par les règlements de pêche et de chasse sportives au Québec élaborés par le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Ces règlements précisent, entre autres, la période de pêche ou de chasse de chaque réserve faunique, la limite de prise et de possession dans chacune d'elles et les autres conditions à respecter pour exercer ces activités.

De plus, le Règlement sur les réserves fauniques précise d’autres conditions à respecter concernant la pratique de la chasse, de la pêche et d’autres activités récréatives dans ces territoires. Les principales conditions visent la possession d’un droit d’accès pour chasser, pêcher ou séjourner à des fins récréatives, la circulation, l’enregistrement des captures, la location de services d’hébergement et d’équipements, le port d’engins de chasse et pêche.

Portrait du réseau géré par la Sépaq

En 1995, le gouvernement confie la gestion de la majorité des réserves fauniques de chasse et de pêche à la Sépaq. Ce mandat est assorti de certaines conditions. L'une d'elles vise l'autofinancement des activités du réseau qui est alors déficitaire. C'est à partir de ce moment que le principe de l'utilisateur-payeur a été instauré dans les réserves fauniques.

Parmi les autres conditions, l'implication du milieu régional à la gestion et à la mise en valeur de ces territoires assure une cohérence avec les axes de développement des régions.

Principales caractéristiques du réseau

  • 13 réserves fauniques
  • Superficie de près de 41 000 km2 des terres les plus giboyeuses du domaine public
  • Localisé dans 10 régions administratives du Québec
  • Clientèle à 95 % québécoise
  • Activités principales à la journée ou avec séjour en hébergement standard et haut de gamme :
    Pêche
    Chasse
    Villégiature
    Plein air (camping, canot-camping, ski de randonnée, etc.)
  • 500 chalets et camps rustiques
  • Plusieurs campings aménagés et plus de 1100 emplacements de camping rustique;
  • Environ 10 000 km de chemins forestiers carrossables et de sentiers pour accéder aux lacs, secteurs de chasse et autres sites d'activités
  • Des dizaines de bâtiments d'accueil et de services, des centaines d'embarcations et de véhicules
  • 600 emplois majoritairement en région

Distinctions avec les autres territoires fauniques

Pour les Québécois, les réserves fauniques ne sont pas comparables aux autres territoires fauniques (zecs et pourvoiries) pour les raisons suivantes :

  • Les réserves fauniques sont des territoires sous responsabilité gouvernementale dont la gestion et l’exploitation ont toujours relevé d’une organisation dont le statut est public (ministères ou Sépaq).
  • Le réseau des réserves fauniques est le seul à être exploité par un gestionnaire unique : la Sépaq.
  • Dans les réserves fauniques, l’accès aux activités de prélèvement de la faune est contingenté et l’exploitation de la faune y  est suivie rigoureusement.
  • Dans les réserves fauniques, la priorité d’accès à la ressource faunique est accordée aux Québécois.
  • Une partie importante de l’offre d’activités de prélèvement de la faune des réserves fauniques est soumise à des tirages au sort quand la demande dépasse l’offre afin d’assurer une équité d’accès à tous.
  • Le réseau des réserves fauniques fait l’objet d’aménagement et de recherche importants sur la faune et son habitat.
  • Les chasseurs et pêcheurs sont sondés périodiquement pour connaître leur satisfaction sur les produits et services qu’ils consomment dans les réserves fauniques.
  • Le réseau des réserves fauniques est le chef de file dans le développement d’une offre importante d’activités destinées spécifiquement à la « relève » en chasse et pêche.
  • Dans les réserves fauniques, des efforts importants sont effectués par la Sépaq pour tenter de mieux harmoniser les activités « faune-forêt-récréation ».
  • Les profits des réserves fauniques sont réinvestis dans l’exploitation, la consolidation et le développement de ces dernières.

Implication régionale et partenariat

Le milieu régional collabore, de concert avec la Sépaq, à la gestion et à la mise en valeur durable des réserves fauniques. La majorité des réserves fauniques ont des ententes de partenariat avec des entreprises privées en région pour l’offre d’activités et services liés à la vocation de ces territoires.

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