Portrait du parc

Histoire de la création du parc national des Monts-Valin

Les monts Valin suscitent beaucoup d'intérêt depuis plusieurs décennies. Diverses vocations ont été envisagées et proposées pour cet espace naturel tels l'aménagement d'une station de sports d'hiver, le développement d'un centre récréotouristique, l'établissement d'un centre écologique et la création d'un parc. Voici quelques événements marquants de l'histoire de la création du parc national des Monts-Valin.

  • 1952 : Premières occupations du territoire à des fins récréatives
  • 1967 : Demande voulant que le mont Valin obtienne le statut de parc (Saint-Fulgence)
  • 1969 : Demande voulant que l'exploitation forestière soit interdite au mont Valin (Antoine Dubuc, un important industriel forestier régional)
  • 1977 : Proposition de création d'un parc de conservation au mont Valin (UQAC)
  • 1980 : Élaboration d'un résumé du plan directeur d'aménagement du futur parc des Monts-Valin (gouvernement du Québec)
  • 1982 : Reconnaissance de la région naturelle B-18, celle du massif du mont Valin (gouvernement du Québec)
  • 1989 : Constitution de la Corporation du parc régional des monts Valin (CPRMV)
  • 1990 : Réalisation d'un plan directeur d'aménagement du parc régional des monts Valin (CPRMV)
  • 1991 : Entérinement de la création du parc régional des monts Valin (Sommet socioéconomique régional)
  • 1992 : Réalisation d'un plan d'aménagement et de développement du parc régional des monts Valin; Annonce du projet de création d'un parc de conservation dans la région naturelle B-18 (gouvernement du Québec)
  • 1994 : Dépôt du plan directeur préliminaire du parc des Monts-Valin
  • 1995 : Tenue des audiences publiques en mars en vue de la création du parc des Monts-Valin (gouvernement du Québec)
  • 1996 : Création du parc des Monts-Valin le 19 septembre (gouvernement du Québec)
  • 2001 : Le parc de conservation des Monts-Valin devient le parc national des Monts-Valin suite à une modification du règlement sur les parcs (gouvernement du Québec).

Le patrimoine naturel du parc

Géologie et géomorphologie

Deux particularités ressortent de la géologie et de la géomorphologie du mont Valin : sa composition minérale et sa situation en bordure du fossé d'effondrement du Saguenay.

Le mont Valin est composé d'anorthosite, une roche issue des profondeurs de l'écorce terrestre. Il est la racine d'une montagne autrefois gigantesque. Ce massif de roche intrusive (magma) s'est infiltré à 30 kilomètres de profondeur à l'intérieur de l'écorce terrestre, il y a 1,15 milliard d'années. L'immense chaîne des Laurentides, dont fait partie le mont Valin, était alors en formation et les montagnes, encore toutes jeunes, pouvaient atteindre les hauteurs impressionnantes de l'Himalaya actuel. Durant le milliard d'années qui ont suivi leur formation, les Laurentides se sont aplanies, sous l'action lente et continuelle de l'érosion. Nous voyons aujourd'hui apparaître leur fondement composé d'anorthosite.

La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean se présente comme une dépression dans la chaîne montagneuse des Laurentides. Géologiquement, elle provient d'un effondrement local et gigantesque survenu entre des cassures très anciennes de l'écorce terrestre. Le fossé d'effondrement du Saguenay, nommé aussi « graben du Saguenay », se serait formé il y a 180 millions d'années, à la suite de tensions internes de la croûte terrestre. Les cassures de l'écorce terrestre qui délimite le graben du Saguenay sont nettement visibles par endroits. C'est le cas des escarpements du mont Valin qui constitue le prolongement de la ligne de faille nord du graben.

Le climat

L'altitude relativement élevée du mont Valin engendre des conditions climatiques beaucoup plus rigoureuses que celles des basses-terres du Saguenay et du lac Saint-Jean. Les températures sont plus basses, les précipitations plus abondantes et les vents sont parfois très violents. Par exemple, on évalue qu'à chaque 100 m d'ascension, la température chute de près de 0,6 °C. De plus, les versants de la montagne créent un obstacle aux masses d'air humide. Celles-ci doivent donc s'élever, causant ainsi leur refroidissement et leur condensation au-dessus du massif. Il pleut et il neige alors davantage sur les sommets.

La flore

Des études menées sur différentes parcelles du territoire ont permis de recenser, à ce jour, 439 espèces de plantes vasculaires au parc national des Monts-Valin. La flore indigène du parc s'identifie à la flore boréale, affichant 66 % des taxons de ce type. Elle comprend toutefois un nombre important de plantes de milieu tempéré (28 %) et une portion plus faible de plantes arctiques-alpines (près de 5 %). Ces dernières se retrouvent principalement au niveau des escarpements et des sommets recouverts de landes rases.

Parmi les groupements forestiers représentés au parc, les présences d'érablières à bouleau jaune, d'érablières à érable rouge et d'une peupleraie de peuplier à grandes dents sont remarquables. Ces peuplements forestiers, concentrés dans le piémont, sont considérés comme excentriques et dispersés dans les basses-terres du Saguenay et du lac Saint-Jean. La flore qui accompagne les érablières est teintée d'éléments méridionaux qui sont à la limite nord de leur aire de distribution.

Parmi les plantes rares découvertes au mont Valin, le xyris de montagne, la woodsie alpine, le scirpe de Clinton et l'épervière de Robinson se distinguent particulièrement. Les deux dernières espèces font actuellement partie de la liste des espèces susceptibles d'être désignées vulnérables ou menacées du Québec. Le parc s'enorgueillit aussi de la présence du streptope des montagnes, du bleuet à feuilles ovales et de son hybride rare, Vaccinium x nubigenum. Ces trois espèces sont surtout associées au climat frais des hautes montagnes.

La faune

Trente-sept espèces de mammifères ont été répertoriées. L'orignal est le principal représentant des cervidés. Il se concentre surtout dans les forêts mélangées du sud et du sud-ouest du territoire. À quelques occasions, le caribou des bois a été aperçu dans les forêts conifériennes des hauts plateaux. Depuis 2001, quelques mentions de cerf de Virginie ont été enregistrées dans le parc, à l'intérieur de la zone du piémont, signalant ainsi une extension d'aire de ce cervidé dans la région. Le castor, le lièvre d'Amérique, l'écureuil roux, le rat musqué, le porc-épic et la mouffette rayée sont parmi les espèces les plus faciles à observer.

Les principaux prédateurs à être signalés sont l'ours noir, le lynx du Canada, le loup, le coyote, le renard roux, le vison d'Amérique, la belette à longue queue, l'hermine, la martre d'Amérique et la loutre de rivière. On soupçonne la présence du cougar et du pékan dans les forêts-conférences matures des hauts sommets et des plateaux qui les bordent.

Quelques inventaires préliminaires de micromammifères (musaraignes, souris, campagnols, chauve-souris) ont rapporté la présence de quatre espèces de chauves-souris, dont la chauve-souris cendrée et la chauve-souris rousse, toutes deux mentionnées dans la liste des espèces susceptibles d'être nommées vulnérables ou menacées.

À ce jour, la liste des espèces d'oiseaux du parc national des Monts-Valin comporte 134 espèces d'oiseaux appartenant à 37 familles. La majorité des espèces répertoriées sont des espèces associées au milieu forestier boréal. Parmi la faune ailée, la nidification du bruant fauve et de la grive de Bicknell sur le territoire du parc attire particulièrement l'attention. Le bruant fauve est un oiseau associé aux hautes contrées boréales tandis que la grive de Bicknell est un oiseau au statut préoccupant, fréquentant uniquement les sommets les plus élevés du Québec méridional. Les deux espèces retrouvent dans l'environnement d'altitude du mont Valin et du mont Victor-Tremblay les conditions nordiques et particulières dont elles ont besoin pour vivre et se reproduire.

L'intérêt pour les poissons du parc national des Monts-Valin est surtout relié à la répartition altitudinale des espèces et à la présence du saumon atlantique dans le secteur de la rivière Sainte-Marguerite.

Les plans d'eau situés au pied du mont Valin accueillent des communautés composées d'ombles de fontaine, de meuniers noirs et de cyprins (lacs sympatriques), alors que les lacs des hauts plateaux du parc abritent des populations pures d'omble de fontaine (lacs allopatriques). Quant aux lacs d'altitude, dits « lacs perchés » ou « lacs sans poissons », ils sont, le plus souvent, demeurés retranchés du réseau hydrographique par des obstacles infranchissables. C'est la raison pour laquelle on n'y retrouve pas de poissons.

Le parc national des Monts-Valin compte 11 espèces d'amphibiens (anoures et urodèles), dont le crapaud américain, la grenouille du nord, la grenouille des bois, la rainette crucifère, la salamandre à deux lignes et le triton vert. Concernant les reptiles, la couleuvre rayée et la couleuvre à ventre rouge ont été signalées sur le territoire du parc.


Le patrimoine culturel du parc

Il y a peu d'information disponible sur les activités traditionnelles ayant eu lieu sur le territoire actuel du parc national des Monts-Valin. Cependant, des vestiges de coupes forestières subsistent dans le milieu et témoignent de l'utilisation passée du territoire.

Le dépôt Valin

C'est à la porte d'entrée du parc que le site névralgique des activités de coupe était situé dans la première moitié du 20e siècle. Des bâtiments d'hébergement et d'entreposage se dressaient près de la confluence du bras des Canots et de la rivière Valin. De ce lieu d'intenses activités dénommé « dépôt Valin » ou « dépôt Price à Valin», des pièces de ciment subsistent encore aujourd'hui au cœur de la boucle routière située devant le centre de découverte et de services.

Le pont Price

Afin d'accéder au site du « dépôt Valin », la rivière Valin devait être franchie. C'est à proximité du pont actuel qui enjambe la rivière Valin à proximité du centre de découverte et de services qu'avait été érigé le « pont Price ». En effet, à quelques mètres à l'ouest du pont actuel, des pièces de bois révèlent encore l'ancienne structure de l'ouvrage. Une promenade en canot permet d'apercevoir ces vestiges, en particulier lorsque le niveau estival de la rivière est bas.

Les ouvrages de retenue des eaux (barrages)

Afin d'acheminer les billes de bois vers les moulins, le réseau hydrographique était exploité de façon audacieuse. Plusieurs barrages ont été aménagés sur le territoire afin d'exercer un certain contrôle des forces hydrauliques en présence et permettre ainsi le flottage et le transport de la matière ligneuse. C'est au niveau du piémont que se concentrent presque exclusivement les anciens ouvrages de retenue des eaux qui ont pu être localisés. Il est clair que la richesse forestière du piémont, sa topographie assez douce et ses réserves hydrauliques désignent ce secteur comme le théâtre d'activités soutenues d'abattage.

Les estacades (« bômes ») sur la rivière Valin

Aux barrages s'ajoutaient des estacades appelées aussi « bômes » qui flottaient à la surface de l'eau et qui servaient à retenir et à accumuler les billes de bois. Les « bômes » étaient constituées de pièces de bois reliées entre elles par des chaînes.

Saviez-vous que...

Le parc en chiffres

Année de création : 1996
Superficie : 154 km2
Périmètre : 105 km
Fréquentation annuelle : 25 000 jours-visites


Liste des espèces

Amphibiens et reptiles

Espèces en péril

Mammifères

Oiseaux


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