La halte du Vieux-Barrage : toute une métamorphose!
30 juillet 2013
Pendant plus d'un siècle, le village de Scotstown (au nord-ouest du parc) s'est approvisionné en eau potable dans les eaux pures et cristallines du Ruisseau-de-la-Montagne. À cette fin, un barrage de faible contenance a été construit sur le cours d'eau pour installer des équipements de pompage. Suite à la création du parc en 1994, et aux nouvelles réglementations sur l'eau potable mises en place au tournant du millénaire, le village dut entreprendre des démarches pour trouver une autre source d'eau potable. L'arrêt de l'utilisation des infrastructures coïncidait de plus avec l'ouverture en 2010 d'un nouveau secteur pour le parc, le secteur de Franceville. Comme des visiteurs allaient bientôt fréquenter l'endroit et que les milieux naturels riverains avaient été fortement perturbés par les opérations d'entretien des installations, un important projet de renaturalisation du site a donc été mis en branle.
Un projet à plusieurs objectifs
Tout d'abord, la bande riveraine était fortement dégradée sur la majeure partie du site. Il était donc nécessaire de procéder à sa stabilisation et à de la plantation d'arbustes et de plantes herbacées indigènes afin de recréer un espace riparien aussi naturel que possible. Plusieurs dizaines de plants de cornouiller stolonifère, de viorne cassinoïde, de viorne à feuille d'aulne et de spirée à larges feuilles ont été plantés. Nous avons complété par un ensemencement avec des espèces « locales », c'est à dire déjà présentes dans le parc.
Ensuite, comme le lieu présentait un potentiel très intéressant de mise en valeur vu sa proximité avec ce splendide ruisseau, des tables à pique-nique ont été installées dans des espaces isolés par la nouvelle végétation. Le résultat : des endroits pour casser la croûte en toute tranquillité.
Un dernier objectif poursuivi concernait le mauvais drainage de l'endroit. En effet, pour pouvoir rendre le site fréquentable pour les randonneurs, il fallait s'assurer de régler les problématiques de boue et d'eau présentes sur le site. Les travaux prévoyaient ainsi un nouveau fossé en amont et un masque drainant permettant d'assécher les aires de circulation. Lors des travaux d'excavation, il a même été possible de récupérer des aulnes rugueux de plus de deux mètres de hauteur et de les replanter dans la bande riveraine.
Trois ans plus tard, la métamorphose est complète!
Camille-Antoine Ouimet est responsable de la conservation au parc national du Mont-Mégantic ouimet.camilleantoine@sepaq.com
Photos: Camille-Antoine Ouimet; Sébastien Giguère.