Blogue de conservation

Sélection d’habitats de l’aigle royal

20 décembre 2016


Depuis 2001, la présence de l’aigle royal sur le territoire du parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie est soupçonnée. À l’été 2007, le biologiste Pierre Fradette localise un nid et confirme sa présence. L’année suivante, une capture aux fins de suivi télémétrique est tentée par une équipe du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) avec notre collaboration, sans succès. C’est en 2016, suite à la confirmation de la présence du couple nicheur au nid par Eve Murray, garde-parc technicienne, qu’un second effort de capture est fait. Bingo!

Suivi télémétrique

Afin d’étudier la sélection d’habitats de l’aigle royal et de favoriser sa conservation, le MFFP effectue le suivi télémétrique d’individus dans plusieurs régions du Québec. Le technicien de la faune Philippe Beaupré est venu au parc afin de tenter de capturer un individu du couple nicheur le plus méridional au Québec. L’objectif était de munir l’aigle d’un émetteur télémétrique qui ressemble à un petit sac à dos. Les données ainsi obtenues permettent de suivre l’oiseau et de documenter son domaine vital et ses corridors de migration.

Figure 1. Nid d’aigle royal vu dans une lunette d’approche, Eve Murray.

La capture

Afin d’attirer l’aigle dans le secteur de capture, 2 sites ont été appâtés avec des carcasses de chevreuils, victimes de collisions routières. Une caméra infrarouge a permis de documenter la visite des carcasses par l’aigle ou tout autre animal. Un des sites a dû être appâté de nouveau, la carcasse ayant été déplacée (et consommée!) par un animal.

La capture d’un aigle se fait à l’aide d’un lance-filet (Net launcher). Lorsque l’aigle se pose sur la carcasse, il déclenche le filet. Un effort de 4 jours de surveillance était prévu, pendant lesquels le technicien de la faune devait demeurer à l’affût dans une cache.

Figure 2. Lance-filet, Eve Murray.

Figure 3. Cache de surveillance, Eve Murray.

La capture s’est faite rapidement au matin du jour 2. Une fois l’aigle sous le filet, différentes mesures morphométriques ont été récoltées et l’émetteur a été installé avec beaucoup de soins. Il s’agissait bel et bien d’une femelle nicheuse de l’année, comme pouvait le confirmer sa plaque incubatrice, une zone dépourvue de duvet sur sa poitrine et utilisée pour réchauffer son nid. Reste maintenant à savoir s’il s’agit de l’aigle nicheur du parc ou d’un individu en migration. Les premières données reçues de l’émetteur donnent espoir qu’il s’agirait de l’aigle royal des Hautes-Gorges.

Figure 4.Prises de mesures morphométriques sur l’aigle prénommé Célia, une femelle de 5,07 kg, Philippe Beaupré.


Mireille Boulianne est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie. boulianne.mireille@sepaq.com

Photos du carrousel: Philippe Beaupré et Eve Murray.


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