Blogue de conservation

Quand les éléments se déchainent

19 janvier 2016


Le 20 août 2015, une microrafale a causé beaucoup de dommages dans plusieurs municipalités de l’Abitibi-Témiscamingue. Le parc national d’Aiguebelle a aussi ressenti le coup donné par mère Nature.

Microrafale ou tornade?

En constatant les dommages, on pourrait croire qu’une tornade est passée, mais c’est bien une microrafale qui a soufflé les arbres dans l’après-midi du 20 août. Les tornades sont formées de vents tournoyant tandis que les microrafales sont formées de corridors de vents se déplaçant en ligne droite. Les météorologistes estiment que le vent a atteint une vitesse minimum de 120 km/h et confirment que celui-ci s’est déplacé en ligne droite.  

Le constat des dommages au parc

À l’intérieur du territoire, les dommages les plus remarquables sont dans le sud du parc. On remarque surtout des arbres déracinés et même certains cassés en deux. C’est ce qu’on appelle un chablis. De plus, divers chemins ont été bloqués, plusieurs sentiers fermés au public et des dommages ont été causés aux infrastructures.     

D’abord, les routes ont été nettoyées afin d’assurer une circulation fluide et sécuritaire. Les sentiers pédestres et les secteurs les plus fréquentés ont été nettoyés par la suite.

Figure 1 Photo aérienne captée à l’aide d’un drone. On y voit les arbres tombés.

Doit-on maintenant bûcher?

Non! Contrairement aux réserves fauniques où certaines activités d’exploitation forestière sont permises, les parcs nationaux laissent la nature évoluer le plus naturellement possible. Mis à part les arbres tombés dans les chemins et les sentiers, les arbres seront laissés sur place. Ils se décomposeront à l’aide d’insectes et de champignons pour ensuite enrichir le sol.

L’impact sur la faune

Ce genre d’évènement peut être bénéfique pour les animaux. Bien que certains oiseaux aient perdu leur nid lors de la microrafale, les arbres couchés au sol offrent maintenant des abris pour d’autres espèces comme les amphibiens et les reptiles. De plus, lors d’un déracinement d’arbres, des abris d’hivernation parfaits pour les ours peuvent être créés.

Figure 2 Arbre déraciné dans le parcours La Salamandre.

L’impact sur la flore

La végétation ne semble pas pouvoir en sortir vainqueur, mais comme les feux de forêt, une microrafale est un moyen d’aider la forêt à se renouveler. En tombant, les arbres matures créent des endroits ensoleillés au sol. Cela permet aux jeunes arbres de grandir et à certaines plantes de sous-bois de pousser. Ainsi, le renouvèlement de la forêt peut avoir lieu. Mère nature a créé les dommages à la forêt, mais elle s’occupe à tout remettre en ordre. Le parc continue quant à lui d’offrir un service de qualité à ses visiteurs et regarde la possibilité d’effectuer de la recherche scientifique en lien avec le phénomène des chablis.


Nicolas Boulé est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national d’Aiguebelle. boule.nicolas@sepaq.com

Sabrina Gilbert est garde-parc naturaliste au parc national d’Aiguebelle.

Photos: Nicolas Boulé et Charles Moïse (Sylviculture La Vérendrye inc.).


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