Blogue de conservation

Les vestiges d’un village disparu

5 juillet 2016


Depuis 2012, au parc national de la Pointe-Taillon, des recherches sont mises de l’avant afin de répertorier les vestiges d’un village abandonné, Bien-Heureuse-Jeanne-d’Arc (B.H. Jeanne-d’Arc). La découverte de près de 80 éléments permettra d’élaborer un circuit historique en mémoire des familles qui habitaient le territoire de la pointe Taillon en 1926.

La tragédie du lac Saint-Jean

C’est en 1916 que le village situé sur le territoire de la pointe Taillon acquiert son titre de municipalité alors qu’il compte un peu plus de 300 habitants. À peine 10 ans plus tard, en 1926, la construction de la centrale hydro-électrique d’Isle Maligne se termine et la fermeture des barrages provoque la montée des eaux du lac Saint-Jean. Cette hausse du niveau d’eau combinée aux crues printanières entraine plusieurs dommages à la municipalité tels que le baignage des terres en culture, la perte de la scierie et de la fromagerie ainsi que de plusieurs kilomètres de chemin. Tout cela force les habitants à quitter leur terre, la municipalité est donc appelée à se dissoudre.

Des photos aériennes comme point de départ

C’est à partir des photographies aériennes prises en 1926 que nous avons pu dénombrer les bâtiments présents sur le territoire au moment de la tragédie et déterminer leur emplacement. Sur les 146 bâtiments de l’époque, 6 fondations de béton, 10 emplacements de ferme, 11 emplacements de maison et 50 emplacements de bâtiment indéterminés ont été retrouvés. À cela s’ajoute une passerelle faisant le pont entre l’île Bouliane et l’extrémité ouest de la pointe, les restes de la scierie, des trous de puits et plusieurs artéfacts et relictes de plantes cultivés. Plus d’une vingtaine de bâtiments n’ont pu être retrouvés puisqu’ils sont disparus en raison de l’érosion des berges.

Figure 1. Image aérienne de 1926 permettant de localiser les anciens bâtiments

Figure 2. Artéfact retrouvé sur la pointe-Taillon, Johanie Blackburn

Un projet de mise en valeur

Grâce à ces recherches, il sera maintenant possible de mettre en valeur ces vestiges du début du 20e siècle. En effet, un projet de circuit historique permettra de préserver la mémoire de nos pionniers. De cette façon, les visiteurs du parc ainsi que les descendants des familles de B.H. Jeanne d’Arc pourront découvrir les lots de leurs ancêtres et les traces de leur passage sur la pointe Taillon.


Johanie Blackburn est garde-parc naturaliste au parc national de la Pointe-Taillon.

Photos du carrousel: Johanie Blackburn


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