Blogue de conservation

Des exclos qui protègent les inclus des exclus!

14 octobre 2014


En 2009, l’ouverture du parcours La Chouenne mettait en vedette un nouveau point de vue sur la région de Charlevoix. Il exposait du même coup une flore particulièrement fragile qui demande toute notre attention. Pour réduire le piétinement, une méthode visant à confiner la végétation est utilisée; l’installation d’exclos. Cette nouvelle façon de protéger sera évaluée cette année par un inventaire calculant la dégradation et la recolonisation de la végétation.

Parcours de La Chouenne

En 2008, une équipe travaille à la construction d’un sentier tout neuf qui donnera accès à un nouveau sommet; le parcours La Chouenne.

Figure 1 Tracé du parcours de la Chouenne

Les exclos

La végétation se détériorant rapidement, il fallut trouver une façon de protéger le sommet. Le projet des exclos est donc mis en place en 2012-2013. Le but de ces installations est de créer des aires de protection pour la végétation tout en laissant un accès intéressant aux randonneurs qui pourraient se sentir un peu exclus! L’installation consiste en une série de poteaux reliés par des cordes qui incluent des ilots de végétation. Le sentier est alors mieux défini et certains secteurs deviennent non accessibles. Reste maintenant à savoir si cette méthode fonctionne bien, autant au niveau du sentier que des aires de repos.


Figure 2 Délimitation d’un exclos

Suivi de la lande arctique alpine sur La Chouenne

Déjà utilisé sur le mont du Lac des Cygnes, le suivi de la lande arctique alpine fait partie d’un programme regroupant plusieurs indicateurs de l’intégrité écologique. Ce programme permet de suivre à long terme l’influence que l’on peut avoir sur notre milieu et en diminuer le plus possible les impacts.

Le suivi de la végétation arctique alpine permet d’évaluer la manière dont les végétaux peuvent recoloniser les parties du tapis végétal affectées par l’activité humaine. Il s’agit d’établir des placettes (petite surface définie servant d’échantillon) permanentes qui seront revisitées tous les 3 ans. L’évolution du recouvrement du sol par la végétation sera suivie pour 3 secteurs d’impact : le sentier d’accès, les sentiers non officiels et les aires de repos au sommet. 25 placettes, installées à l’intérieur et à l’extérieur des exclos, permettront ainsi de valider l’efficacité de ces derniers. C’est un suivi à long terme, car là où le climat est difficile, comme sur cette montagne de 730 mètres d’altitude, la végétation repousse lentement.

Figure 3 Évaluation du recouvrement du sol

Reste encore à sensibiliser

Malgré ces installations et les suivis instaurés, la protection de la végétation fragile n’est pas chose facile. Il reste beaucoup de sensibilisation à faire pour que tout le monde y mette du sien. Présentement, des gardes-parc/naturalistes offrent des activités d’interprétation sur les sommets et, par le fait même, aident à leur protection. Des outils de sensibilisation restent à concevoir pour mieux expliquer aux randonneurs la valeur de ces tapis de végétation. Une végétation que l’on peut facilement oublier avec un paysage si grandiose à nos pieds!


Adine Séguin est garde-parc technicienne au parc national des Grands-Jardins.

Annie Moisan est responsable du service de la conservation et de l’éducation au parc national des Grands-Jardins. moisan.annie@sepaq.com

Photos: Adine Séguin, parc national des Grands-Jardins, Sépaq.


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