Blogue de conservation

La protection du loup dans le Parc National d’Aiguebelle

10 juin 2014


Lorsque l’on parle de loups, la plupart des gens pensent au grand méchant loup, à un animal sauvage, dangereux qui n’hésite pas à attaquer tout ce qui se présente à sa portée, mais est-ce vraiment le cas?

La réputation des loups est à refaire

Le rôle des loups dans l’écosystème est essentiel. Contrairement à la croyance populaire, il ne s’attaque pas à n’importe quelle proie. Au moment de la chasse à l’orignal par exemple, il choisira souvent les individus malades ou vieux. Puisqu’il élimine les éléments faibles de la population de cervidé, il contribue à une bonne diversité génétique et à la santé des générations futures.

Au parc national d’Aiguebelle, l’équipe responsable de la conservation et de l’éducation s’intéresse aux nombreux mythes et légendes avec l’activité « J’ai vu le loup, le renard et le coyote ». Cette animation nous fait entrer dans la vie des canidés pour mieux comprendre le loup et ses cousins.

Connaître les loups du territoire

À l’été 2013, une étude s’est déroulée sur le territoire du parc afin de mieux connaître la population des loups. Un étudiant à la maîtrise a parcouru certains sentiers et routes à la recherche de traces de présences des loups gris. Lorsqu’il trouvait des excréments de loups, il les prélevait afin de les faire analyser pour connaître l’ADN des individus vivant au parc. Des caméras de détection de mouvements ont aussi été posées à des endroits stratégiques, alors que des discussions et de la sensibilisation ont été faites avec les différentes personnes ayant une interaction avec les loups (agriculteurs, trappeurs…)

L’étude a bel et bien démontré qu’il y a présence de loup gris dans le parc. Sur 20 échantillons d’excréments analysés, 4 échantillons n’ont pu être identifiés, 10 échantillons provenaient du loup gris et 6 échantillons venaient de coyotes.

L’influence extérieure

Nous avons appris que plusieurs loups ont été trappés au cours de l’hiver 2012-2013 aux abords du parc. Il s’agissait probablement de loups établis à Aiguebelle qui allaient parfois à l’extérieur du parc, attirés par du gibier. On comprend donc l’importance que le parc joue pour la protection des espèces animales.

À l’avenir

La sensibilisation auprès des trappeurs, chasseurs et agriculteurs en périphérie du parc se révèle très importante pour la santé de ses populations animales. Afin de protéger le bétail, il existe des méthodes moins radicales pour éloigner les loups comme de faire jouer le chant d’une autre meute ou installer un système de fladry.

Système de Fladry permettant d'éloigner les loups d'un bâtiment

Figure 1 Système de Fladry 

Malgré l’étude complétée, nous ignorons toujours où se trouvent la ou les tanières dans le parc. Combien d’individus y a-t-il dans la meute d’Aiguebelle. Est-ce qu’il y a seulement une meute ou deux? Une étude plus poussée pourrait être utile pour approfondir les connaissances déjà acquises afin de mieux protéger nos grands canidés.


Agathe Girard-Tremblay est garde-parc naturaliste au parc national d'Aiguebelle.

Image: Marc Amminson


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