Traverser la saison des moustiques sans perdre le sourire!
Si vous avez la piqûre des activités de plein air, vous les détestez sans ménagement quand ils s’invitent dans vos aventures. Les moustiques et autres insectes piqueurs font – malheureusement – partie des sorties en nature quand revient la saison estivale, mais ils ne doivent pas pour autant gâcher le plaisir d’aller jouer dehors. Avec un peu de préparation et les bons produits ou accessoires, ils deviennent soudainement moins dérangeants. Et si subir la saison du moustique était chose du passé? Voici un petit guide pour s’en sortir.
Les chasse-moustiques classiques
Faciles à trouver en magasin, les chasse-moustiques en crème, en huile ou en aérosol sont les premières armes de défense des adeptes de plein air. Du lot, les produits qui contiennent du DEET sont reconnus depuis longtemps comme efficaces. Mais ils ne sont pas sans risque, en particulier s’ils sont mal utilisés.
Santé Canada juge les insectifuges contenant du DEET sécuritaires, mais met les gens en garde de bien suivre les recommandations d’usage. Ces produits peuvent être utilisés en toute sécurité à condition de respecter le mode d’emploi et d’appliquer la bonne concentration en fonction de l’âge, tout en limitant la fréquence d’application. Par exemple, pour les adultes et les enfants de plus de 12 ans, la concentration de DEET ne doit pas dépasser 30 %. Pour les plus jeunes (enfants d’au moins 6 mois), la concentration maximale est de 10 %.
Reconnue comme un moyen efficace de combattre les piqûres d’insectes, l’icaridine (aussi appelée picaridine) est un autre insectifuge recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Comme pour le DEET, plus la concentration est élevée, plus la durée de l’effet répulsif est longue. Comparable en efficacité au DEET 30 %, l’icaridine 20 % possède l’avantage de pouvoir être utilisé sur les enfants dès l’âge de 6 mois. Ce type de répulsif serait d’ailleurs le premier choix de la Société canadienne de pédiatrie pour les 6 mois à 12 ans.
Vaporisateur ou crème?
Pour son côté pratique, le vaporisateur est souvent tentant lors de l’achat de chasse-moustique. Cependant, sous forme de crème, il est plus facile à appliquer aux bons endroits, notamment près du visage. C’est aussi plus simple de mettre de la crème à l’intérieur avant de sortir, sans contaminer les alentours.
Attention à la nourriture à proximité lors de l’application et lavez-vous les mains avec du savon tout de suite après. Utilisé à l’extérieur, un aérosol peut s’avérer efficace pour traiter la surface des vêtements. Mais attention aux nylons, aux plastiques et aux autres textiles techniques, qui pourraient être endommagés au contact des divers produits.
Pour les enfants, veillez à ne pas mettre de produit répulsif sur les mains ou près de la bouche, question d’éviter l’ingestion. Et quand on y pense, le conseil s’applique aussi aux plus grands!
Restez à l’affût de possibles réactions allergiques aux produits et surtout, évitez d’appliquer un insectifuge lorsqu’il y a des lésions ou des coups de soleil sur la peau. Parlant de coup de soleil, quand vient le temps d’appliquer de la crème solaire, il est recommandé de commencer par celle-ci, de la laisser pénétrer une quinzaine de minutes, puis d’ajouter le chasse-moustique.
Diffuseurs de type Thermacell
Véritables révélations ces dernières années, les diffuseurs comme ceux de la populaire marque Thermacell ont fait leurs preuves sur les terrasses, mais aussi en camping. Simple d’utilisation, rapide à mettre en action et propre à manipuler, un tel diffuseur permet de venir facilement à la rescousse d’un groupe de personnes à l’intérieur d’une même zone.
Le tampon d’insectifuge s’active grâce à une source de chaleur, habituellement générée par une pile ou une petite flamme alimentée par une cartouche de butane. En résulte au bout de quelques minutes une « bulle » de protection de quelques mètres autour de l’appareil.
Évidemment, s’il vente, l’efficacité de la « bulle » sera réduite. Précaution d’usage, il faut éviter d’inhaler directement les vapeurs produites par l’appareil ou de l’utiliser dans un endroit fermé, comme une tente. On demande aussi de garder les tampons hors de la portée des enfants.
Sur le marché, la variété de diffuseurs est grande pour répondre à pratiquement tous les types d’utilisateurs et utilisatrices. Pour les adeptes de camping, les modèles qui utilisent les cartouches de carburant isobutane des réchauds compacts sont particulièrement polyvalents et efficaces. Il faudra changer les tampons de façon régulière, mais c’est tout. La durée d’autonomie du diffuseur est alors très longue et un seul type de carburant est à transporter.
Principale limitation de ce type d’appareil : le prix à l’utilisation, qui peut vite grimper, notamment pour le remplacement des tampons, à changer au bout de quelques heures de protection. L’efficacité est également limitée à un usage stationnaire plutôt que dans l’action. Parfait pour le camp, mais peu adapté à la randonnée!
Bracelets et répulsifs naturels
Plus récemment, on observe l’arrivée sur le marché de nombreuses solutions de rechange aux chasse-moustiques faits d’agents actifs chimiques comme le DEET.
Bracelets, colliers et autres accessoires sont ainsi traités avec des huiles et des essences naturelles, par exemple, la lavande, la menthe poivrée, le géranium et la citronnelle. On porte alors l’accessoire réutilisable : il offre une protection qui peut aller jusqu’à 300 heures s’il est bien rangé dans son sachet étanche entre les emplois.
Les gens aiment l’odeur plus agréable du produit, notamment la version à la menthe poivrée. Cependant, il faut garder en tête que ces options ont leurs limites comparativement aux chasse-moustiques classiques. On les choisira donc lorsque l’intensité des nuées d’insectes à affronter est moins grande ou en combinaison avec d’autres moyens.
Encore une fois, assurez-vous de bien suivre les recommandations du fabricant. Ce type de produit est adéquat pour les enfants de 3 ans et plus de même que pour les animaux de compagnie.
Selon Santé Canada, les insectifuges à l’huile de soya sont aussi considérés comme efficaces. Détail à ne pas négliger, cependant : certains produits décrits précédemment n’ont pas la même efficacité contre tous les types d’insectes piqueurs, par exemple, contre les mouches noires ou les tiques. Dans certains cas, c’est la durée d’action du répulsif naturel qui est limitée.
Son et lumière
Même si l’on aurait voulu que ça fonctionne comme certains fabricants le prétendent, les ultrasons ne changent absolument rien pour les insectes piqueurs. Bracelet ou appareil à brancher pour protéger une zone… selon les données scientifiques, la méthode des ultrasons est inefficace.
Côté lampes et pièges lumineux, le concept possède un certain attrait, mais les spécialistes déconseillent ces produits, qui ne font pas la distinction entre les types d’insectes éliminés. Au besoin, on préférera simplement allumer une lampe puissante à l’écart de la zone où l’on est pour y attirer les visiteurs indésirables.
Bâtons et spirales à brûler
Dans les campings, les bâtons à brûler plantés aux quatre coins des terrains sont emblématiques. Certes, ces torches créent une ambiance et un éclairage sympathiques, mais comme répulsif, elles offrent une bien faible efficacité.
C’est souvent la fumée produite qui détourne les insectes, mais de manière très peu convaincante. Les bâtons à la citronnelle répandent une odeur agréable, mais sans plus.
Si certaines substances à brûler sont plus efficaces, elles sont aussi plus nocives. On peut penser aux classiques spirales vertes d’alléthrine. Efficace en l’absence de vent et lorsqu’on est à proximité de celle-ci, la spirale est simple d’utilisation et peu coûteuse. Cependant, l’odeur qu’elle dégage n’est pas très agréable. Et attention à ne pas respirer la fumée!
Stratégies à ne pas négliger
On le comprend, pour gagner le combat contre les insectes piqueurs en plein air, il faut la plupart du temps user de ruse et combiner divers produits et stratégies. Dans l’arsenal, n’ignorons surtout pas l’effet des barrières physiques en première ligne : tente moustiquaire ou bâche avec filet intégré, vêtements antimoustiques et protection pour la tête.
Dans le cas des moustiquaires, assurez-vous d’avoir un maillage suffisamment fin pour éviter l’entrée des brûlots (les fameux no-see-ums). Pour les vêtements, si certaines compagnies proposent des produits à cet effet – parfois même traités à l’insecticide comme la perméthrine –, la densité des fibres et le fait qu’un vêtement ne soit pas ajusté comptent davantage.
Entre un robuste pantalon de randonnée en nylon et un mince legging de yoga ajusté, le choix est facile pour éviter les piqûres! Chemise et pantalon long qui résistent à la trompe des moustiques sont ainsi une protection de base naturelle et simple d’utilisation.
La couleur des vêtements aurait également un effet sur l’action des insectes. Selon des études récentes, le rouge, le noir et l’orange seraient à éviter. S’habiller en blanc, en bleu clair ou en violet est préférable, disent les spécialistes. Mais un bon choix de couleur ne vous rendra pas pour autant invisible aux moustiques, qui sont d’abord attirés par l’odeur de certaines composantes spécifiques à l’humain, comme le CO2.
D’ailleurs, il est aussi souhaitable d’éviter de porter du parfum en nature. Certaines odeurs, notamment celles avec des notes florales, attireraient davantage les insectes. On ne fait que vous prévenir!
Les moustiques sont normalement plus actifs à l’aube et au crépuscule… très actifs, surtout en juin et en juillet.
Enfin, l’emplacement du campement joue un rôle sur la présence et l’intensité des moustiques. Comme les membres des Premières Nations le font depuis toujours, installer un camp au vent, dans une zone moins boisée et loin d’eau stagnante offrira un espace plus agréable où les insectes piqueurs seront moins présents. Une tradition millénaire qui a plus que fait ses preuves!