5 choses à oublier volontairement lors d’un séjour de pêche‑camping

En collaboration avec Émile David, passionné de pêche.

Il est 6 h du matin. Je vogue sans regret vers la Grande Baie, là où notre voisin de site de camping nous a suggéré de regarder en premier pour trouver une abondance de dorés. C’est le dernier matin d’un voyage de pêche dans la réserve faunique La Vérendrye et de constater que les éléments topographiques qui m’entourent me sont maintenant familiers me rappelle qu’il y a quelque chose de fascinant à explorer un nouveau plan d’eau.

Le lac Granet est un labyrinthe de mille îles, baies, affluents et pièges naturels qui nous forcent à garder la tête haute et le regard vif. J’ai appris ça en aiguisant l’hélice du moteur sur un rocher submergé la veille. De quoi éveiller les sens. Quoi qu'on en dise, les sens, c’est des affaires qui s’éteignent lorsqu’on se regarde le creux de la main trop souvent ou qu’on se cloisonne quotidiennement notre horizon dans le ciment. Rien ne vaut un peu d’aventure pour se sortir de la torpeur urbaine et virtuelle.

Par ailleurs, on raconte que l’aventure naît d’abord d’un manque de préparation. Je vous offre donc le fruit de ma vieille expérience en matière de manque de préparation : ma liste des 5 choses à négliger pour parvenir à une aventure de pêche-camping moins confortable, mais ô combien aventureuse.

Réserve faunique La Vérendrye Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq

Un gros bateau

Mon premier voyage de pêche à vie a été dans la réserve faunique La Vérendrye. J’avais 14 ou 15 ans et une chose qui a grandement marqué mon imaginaire, c’est la taille des bateaux. Ça m’a toujours tanné un peu de penser que ça prenait 17 pieds d’aluminium rivetés, un plancher plat en tapis perse, 120 chevaux de moteur et le pétrole qui va avec pour prendre 6 poissons qui semblaient ainsi autant délicieux que compliqués à obtenir.

Ça fait que, cette fois-ci, mon pote Kevin et moi avons attaqué le lac Granet avec un freighter en fibre de verre et un modeste moteur 4 chevaux qu’on n’a pas eu à remplir bien souvent. On ne s’est pas rendu à l’autre bout du lac très souvent et nos voisins nous passaient comme des pigeons sur le trottoir, mais les poissons n’ont pas semblé voir la différence. Ils ont mordu quand même. Notez bien que je n’ai RIEN contre les gros bateaux, car en outre, on dort beaucoup mieux sur du tapis que sur de la fibre.

Les ustensiles

J’étais sûr d’avoir embarqué une fourchette ou deux, mais finalement, on a pris nos doigts, des canifs et quelques branches de bois. La nécessité et la sensation de l’huile chaude au bout des doigts, ça appelle l’Homo Erectus en chacun de nous. Puis, ça ne fait pas mal moins de vaisselle!

Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq

L’épicerie

Moi, ça m’est déjà arrivé de penser que « le dernier soir, on mangera du poisson », de finalement ne pas trop concrétiser ce projet-là et de finir le voyage autour d’une poignée de bleuets et d’une tranche de bologne grisonnante. Depuis, j’ai tendance à être pas mal plus conservateur en faisant l’épicerie. Ceci dit, dans une destination comme La Vérendrye, le pari est mince et je recommande au minimum de laisser les cannes de thon sur les tablettes de l’épicerie. Un peu de challenge pour se nourrir, ça sort de la routine et dans le pire des cas, ça donne la chance à un membre du groupe de peut-être devenir le héros du séjour avec un brochet de dernier lancer qu’on savourera comme le corps du Christ.

Les attentes

En route, Kev m’avait fait part de son seul rêve pour le voyage : «un poisson qui prend tes deux mains pour le tenir ». De mon bord, mon seul souhait était que mon pote aille du plaisir. À la pêche, je suis d’avis qu’il faut garder les attentes au minimum. Garder ça simple, ça rend les surprises plus agréables, et l’exemple de Kevin en est un beau. Lors de notre première soirée de pêche au doré, il a pris un beau brochet qui répondait à son unique critère pour un voyage réussi. Le reste était du bonus et, 4 jours de bonus, ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent dans la vie. De mon point de vue, ça prend des objectifs un peu bâclés pour y parvenir.

La tente à mouche

On n’avait pas un gros setup de camping, surtout comparé aux VR de 78 pieds de nos voisins de site, mais Kev nous avait quand même équipé d’une belle tente anti-insectes en moustiquaire presque neuve. Le premier jour, on a mangé dedans en se disant que c’était un incontournable. Le lendemain on a laissé la porte ouverte et la tente anti-insecte est devenue la tente POUR insectes. Eux nous mangeaient dedans, nous on mangeait dehors, les étoiles étaient belles, tout le monde était content.

Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq
Réserve faunique La Vérendrye
Réserve faunique La Vérendrye Émile David | © Sépaq

(Suprise) La douche

Il y a un secret bien gardé dans le camping rustique du secteur Granet : il y a une douche. Avec de l’eau chaude. Moi, ce que j’en pense, c’est que ça n’a pas sa place dans un camping rustique, mais en tout cas. Elle n’est pas trop grande, c’est facile de passer à côté, de faire comme si on ne savait pas et de vivre un beau séjour quand même. La vraie place pour se laver en camping, tout le monde le sait, c’est dans le lac avec une poignée de gravelle et deux trois cris stridents. Primo, je ne suis pas dermatologue, ni recommandé par les médecins, ni rien, mais je suis certain qu’une pause de 3 ou 4 jours de savon c’est bon pour l’âme. Secundo, le contact de l’eau froide ça remet de l’ordre dans les pensées.

Tout ça pour dire que beaucoup de la saveur d’un séjour de camping est dans l’inattendu et dans l’espace qu’on laisse à la nature pour nous surprendre. La réserve faunique La Vérendrye est un lieu généreux pour ceux qui ont le cœur et les yeux ouverts.

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