L'appel de la nature

Rencontre avec Vanessa Pilon

Par Karina Durand

Sur le tapis rouge des soirées glamour comme sur les pages glacées des magazines féminins dans lesquels on l’aperçoit parfois, Vanessa Pilon nous éblouit par sa beauté lumineuse. Dans les émissions de télévision qu’elle anime comme sur les réseaux sociaux où elle est active, elle se démarque par sa grande curiosité, son énergie contagieuse et ses valeurs à propos de la consommation responsable, qu’elle aborde toujours avec beaucoup de délicatesse.

Même si elle s’est longtemps définie comme une fille urbaine, il y a quatre ans, elle a fait le choix de quitter Montréal et d’établir son nid familial à la campagne, loin des événements culturels et des cafés branchés. Pour en savoir plus sur sa décision de s’installer en nature, on l’a invitée à passer quelques jours en plein air avec nous. Ski de fond, raquette et pêche sur glace… elle a dit oui à tout et c’est au creux des sapins enneigés qu’on est tombés sous son charme.

Parc national de la Jacques-Cartier Parc national de la Jacques-Cartier
Parc national de la Jacques-Cartier Nancy Guignard | © Sépaq

Trois jours en plein air

Elle est arrivée au bistro-bar Le Quatre-Temps de l’Auberge Duchesnay juste un peu après nous. On lui avait proposé de s’y rencontrer pour boire un thé et jaser, avant de se lancer dans une virée en plein air de trois jours dans les alentours de Québec.

On savait que Vanessa aimait l’hiver et on avait prévu pour elle tout un plan de match : une journée d’initiation au ski de fond dans les sentiers de Duchesnay, réputé pour la grande qualité de ses conditions de neige. Puis, une randonnée au parc national de la Jacques-Cartier, où les sentiers de raquettes valent le détour. Et pour couronner le tout, une partie de pêche sur glace en famille à la réserve faunique de Portneuf, une activité que Vanessa était curieuse d’essayer depuis longtemps.

À son arrivée, son enthousiasme s’est tout de suite fait sentir. « Je suis tellement contente que vous ayez pensé à moi ! nous a-t-elle lancé avec un grand sourire. C’est le genre d’invitation qui tombe tellement dans mes goûts, a-t-elle poursuivit, pétillante et pleine d’entrain.

On s’est alors installé à une table près du foyer et c’est dans une ambiance conviviale qu’elle s’est confié sur son déménagement en campagne, son amour de la nature, ses nombreux voyages à travers le monde et sa sensibilité écologique.

Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Charles Boutin | © Sépaq
Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Nancy Guignard | © Sépaq
Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Nancy Guignard | © Sépaq
Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Nancy Guignard | © Sépaq

De la ville à la campagne

Diplômée en journalisme de l’UQAM, Vanessa Pilon s’est fait connaître du grand public en 2012 en obtenant une chronique à l’émission quotidienne Salut Bonjour, à TVA. Puis, au cours des dernières années, elle a enchaîné les différents projets d’animation télé, notamment à VRAK, à Évasion, sur ICI Tou.tv et plus récemment, à Télé-Québec.

Véritable icône de mode et de beauté, elle est suivie par une communauté de 168 000 abonnés sur Instagram, où elle s’ouvre sur les projets dans lesquels elle s’implique, les causes qui lui tiennent à cœur, ses looks favoris et ses réflexions sur la vie de famille à la campagne.

Vanessa Pilon

Photos tirées du compte Instagram de Vanessa Pilon.

La belle Vanessa et son amoureux, l’auteur-compositeur-interprète Alex Nevsky, sont parents de la petite Claire, qui est aujourd’hui âgée de quatre ans. En 2018, alors que Vanessa était enceinte de quelques mois, le couple bien connu de la communauté artistique québécoise a annoncé au public qu’il établirait son nid familial en région, loin des rues animées de la métropole où l’on avait l’habitude de les croiser.

Ayant grandi en banlieue, Vanessa s’est longtemps définie comme une fille de ville. « Mes parents étaient de vrais citadins et le plein air ne faisait pas partie de nos habitudes de vie. Mais au fond de moi, j’ai toujours eu l’appel de la nature », nous a-t-elle confié. Quand elle a su qu’elle deviendrait maman, cet appel est devenu encore plus fort : « Les grands espaces m’apaisent. Je souhaitais que ma fille grandisse dans le calme et la douceur, entourée d’arbres et de lumière naturelle. »

« La vie en ville, insiste-t-elle, c’est une course folle. Il se passe beaucoup de choses tout le temps et ça va à toute vitesse. À Montréal, c’est la norme, d’être dans le jus, de cumuler les projets et d’être partout en même temps. Cette effervescence est excitante, mais fatigante aussi. »

S’éloigner de la ville a été une manière pour Vanessa de s’extraire de ce tumulte constant pour mieux se recentrer. Emménager à la campagne lui aura aussi permis de créer un cocon douillet pour sa famille. La nature étant tout autour, elle peut faire partie de leur vie au quotidien.

Choisir la nature


Vidéo réalisée par Charles Boutin et Carol-Anne Tremblay

En harmonie avec la nature

Selon Vanessa, le contact avec la nature permet de se déposer dans le moment présent, mais aussi de changer sa perception du monde et de soi-même. En forêt, on n’a pas d’égo, on ne joue plus un rôle, on ne ressent plus la pression de l’image ou de ce que les autres attendent de nous. On retrouve notre état naturel, en quelque sorte. Et c’est le meilleur moyen de se reconnecter à soi-même, d’entendre à nouveau sa petite voix intérieure, celle qui nous rappelle qui l’on est vraiment et ce dont on a besoin.

De plus, la nature nous force à ralentir. « Car une forêt, c’est lent », remarque-t-elle dans un éclat de rire. En ville, tout est disponible tout le temps, tout de suite. Quand on choisit de vivre en nature, il faut apprivoiser la lenteur, nous dit-elle, composer avec le rythme naturel des éléments, s’adapter aux facteurs que l’on ne contrôle pas, s’habituer à attendre et apprendre à être patient.

« Déménager en nature m’a beaucoup changée, affirme-t-elle. Ça m’a fait prendre conscience que la vie est faite de cycles et ce constat tout simple m’a amenée à être plus sereine. La nature meurt et renaît, c’est le cycle de la vie. Cette prise de conscience m’a réconciliée avec la mort, avec l’idée que les choses ont un début et une fin, et qu’entre les deux, elles évoluent aussi. Elles se transforment. Les changements sont inévitables et on doit composer avec cette réalité tout au long de notre vie. Parce que finalement, tout est cyclique. »

Les différentes saisons que l’on vit au Québec en sont un bel exemple. Vanessa nous a raconté avoir longtemps détesté l’hiver, au point d’aller jusqu’au bout du monde pour le fuir. Elle avait même l’habitude de partir en voyage de janvier à mars chaque année. « Je m’étais autodiagnostiqué une dépression saisonnière », nous a-t-elle avoué en rigolant. C’est un voyage en Suède qui l’a poussée à voir les choses autrement. Plutôt que de résister au changement de rythme, de température et de lumière, elle a compris qu’il fallait s’y adapter.

Maintenant, quand le mercure descend et que les jours raccourcissent, Vanessa a hâte aux premiers flocons et est d’avis qu’on est chanceux de pouvoir profiter de quatre saisons distinctes au Québec. « Cette nature qui se transforme sous nos yeux, c’est merveilleux », souligne-t-elle.

Explorer le monde

Fait plutôt étonnant à son sujet, avant de travailler en télé, Vanessa a été guide de voyage. Son rôle? Accompagner des groupes scolaires aux quatre coins du monde, particulièrement en Europe. Ce genre de voyage lui demandait d’être hyper organisée, de s’informer sur les pays visités, de connaître leur culture, leurs traditions, leur histoire. Cet emploi, qu’elle a occupé pendant près de 8 ans, lui a fait vivre des moments inoubliables avec des jeunes et a fait d’elle une grande voyageuse, mais aussi une voyageuse prévoyante. « Je devais gérer les imprévus, m’assurer que tout le monde était bien. Je me sentais un peu comme la grande sœur des ados », se remémore-t-elle.

Pendant longtemps, voyager était bien plus qu’une passion pour Vanessa. C’était carrément un mode de vie. La piqûre, elle l’a eue vers 18 ans, à la suite de sa première aventure en solo, au Pérou. Au retour de ce voyage, elle a obtenu un stage en Chine, où elle a habité pendant quelques mois. Par la suite, ça a été un feu roulant. « J’avais toujours un billet d’avion en poche! J’ai visité de nombreux pays très différents les uns des autres, de la Thaïlande au Maroc, en passant par la France, l’Italie, le Mexique, le Guatemala, l’Égypte, l’Argentine et j’en passe. Et puis, j’ai beaucoup voyagé seule », précise-t-elle.

Quand elle explore le monde, Vanessa aime s’imprégner des autres cultures, faire connaissance avec les gens et s’offrir des immersions en nature. Elle cherche à être dépaysée et à sortir de sa zone de confort. L’expérience la plus mémorable qu’elle ait vécue? Une retraite de yoga de deux semaines dans une petite communauté en plein cœur de la jungle, au Sri Lanka. Dépourvu d’électricité, de réseau cellulaire et de Wi-Fi, l’endroit ne permettait aucune communication avec le monde extérieur. Ce voyage unique a transformé Vanessa en lui faisant prendre conscience de certains automatismes qui contribuent à nous éloigner du moment présent. « Maintenant, en me levant le matin, je démarre la journée en regardant d’abord la montagne, et non plus en lisant mes courriels », explique-t-elle.

Depuis qu’elle est maman, Vanessa voyage en famille, donc différemment. « On voyage plus lentement. On est moins dans les lieux touristiques et les grandes listes de choses à faire. On se dépose quelque part, on se laisse porter, on improvise. C’est une autre manière de découvrir les endroits que l’on visite et c’est une façon de voyager qui me plaît de plus en plus », assure-t-elle.

Sur la liste des destinations qui la font rêver ces jours-ci, on trouve l’Islande et le Japon, mais aussi le Bhoutan, en Asie du Sud, un pays méconnu de tradition bouddhiste. « Le bouddhisme est une spiritualité qui m’interpelle. Je suis toujours à la recherche d’expériences qui me permettent de changer de perspective et d’ouvrir mes horizons. Les temples et les monastères m’intriguent beaucoup », dit-elle avec des yeux brillants.

Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Nancy Guignard | © Sépaq
Station touristique Duchesnay
Station touristique Duchesnay Nancy Guignard | © Sépaq

Le coeur écolo

Écolo depuis toujours, Vanessa l’est devenue encore plus en déménageant en campagne. En étant ancrée dans la nature au quotidien, elle a compris que tout ce que l’on consomme vient de là, et ultimement, y retourne. « Il faut couper un arbre pour fabriquer une table en bois. Et faire pousser un arbre, ça prend des ressources et du temps. Beaucoup de temps. Habiter en nature a amplifié mes valeurs à propos de la consommation responsable », nous a-t-elle dit.

Depuis quelques années, elle ne se contente plus de diminuer son empreinte écologique : elle essaie de redonner à la nature, de participer à co-créer avec elle. « Je tente maintenant, le plus possible, de faire des choix respectueux de la planète, mais j’essaie aussi de contribuer. On a un grand potager à la maison et je fais du compost, par exemple. Et je souhaite aussi utiliser ma voix pour influencer les gens, les pousser à réfléchir davantage aux choix qu’ils font », décrit-elle.

D’ailleurs, Vanessa a commencé à profiter de sa tribune pour aborder ses réflexions sur la mode éthique, notamment sur son compte Instagram. C’est quoi au juste, la mode éthique? C’est une approche qui nous amène à considérer les conséquences de nos achats de vêtements et de produits de beauté sur l’économie, sur les humains et sur la planète.

« Ma première prise de conscience sur le sujet s’est produite au début de la vingtaine. J’ai habité en Chine pendant quelques mois et mon appartement était situé près d’une usine de textile. Les conditions de travail terribles des employés de cet endroit m’ont troublée. C’est à ce moment que j’ai réalisé que pour pouvoir s’habiller avec des vêtements qui ne coûtent presque rien, quelqu’un devait en payer le prix », déplore‑t‑elle.

Au fil du temps, l’impact environnemental de la consommation s’est ajouté à ses préoccupations. C’est en voyant des documentaires chocs et en s’informant sur ce que l’industrie de la mode tente de nous cacher qu’elle a compris la gravité du problème. Et du rôle qu’elle pouvait jouer comme personnalité publique en donnant l’exemple et en témoignant de ses apprentissages sur le sujet.

« Maintenant, quand j’achète quelque chose, peu importe ce que c’est, j’essaie de cocher le plus de cases possible sur ma liste de critères responsables. Mais ce n’est pas toujours facile. On vit dans un monde où la pression de consommer est très forte. On a toujours envie d’acheter quelque chose de nouveau, on a toujours l’impression qu’on a besoin de quelque chose de plus, remarque-t-elle. Mais il faut à tout prix calmer ce désir insatiable et déprogrammer ces réflexes qui n’amènent rien de bon ni pour les humains ni pour l’environnement. »

Les habitudes à développer pour consommer de manière plus responsable, selon Vanessa? D’abord, il faut consommer moins, donc se demander si on a réellement besoin de ce qu’on veut acheter. Ensuite, s’assurer que les matières premières de ce qu’on achète ont été produites de manière équitable. Puis, de façon générale, prendre son temps avant d’acheter, s’informer sur les entreprises qui fabriquent ce qu’on se procure, encourager les commerces locaux et miser sur des produits durables, de meilleure qualité et qui peuvent être réutilisés ou recyclés. Et finalement, se rappeler que les petits gestes comptent. « Si des millions de gens font des petits gestes, on aura de meilleurs résultats que si seulement quelques personnes font des choix parfaits », souligne-t-elle.

Parc national de la Jacques-Cartier
Parc national de la Jacques-Cartier Nancy Guignard | © Sépaq
Parc national de la Jacques-Cartier
Parc national de la Jacques-Cartier Nancy Guignard | © Sépaq

Plus près des éléments

Vanessa a eu beau choisir de vivre en nature, elle ne se définit pas pour autant comme une fille de plein air. « J’aime passer du temps à l’extérieur, mais j’ai rarement un objectif quand je suis dehors. Je profite du moment, je fais le plein de lumière et je contemple ce qui m’entoure », liste-t-elle. Marcher dans les bois, pique-niquer, s’asseoir au bord d’un feu, faire du vélo et nager sont ses activités favorites, car elles s’improvisent facilement et nécessitent peu d’équipement. « Quand je me trouve en nature, je change de mode. Je passe de faire à être tout simplement », résume-t-elle.

C’est d’ailleurs cet état d’esprit qu’elle essaie de transmettre à sa petite Claire. Quand ils jouent dehors en famille, il n’y a pas toujours une activité d’organisée. Ils touchent aux choses, observent, tentent d’identifier les plantes, les champignons et les arbres et profitent du terrain de jeu que leur offre la forêt. En fin de compte, ce que Vanessa cherche, c’est le bien-être qu’une intime connexion à la nature procure. « Être près des éléments me fait sentir libre, et ce sentiment m’apaise et me revitalise à la fois », conclut-elle d’une voix douce.

Qu’elle foule un tapis rouge habillée d’une chic création québécoise ou qu’elle sirote une tasse de thé au resto vêtue d’un simple tricot de laine, Vanessa Pilon est toujours magnifique. Mais quand elle a les joues rougies par le froid et qu’un rayon de soleil d’hiver brille dans ses longs cheveux, elle est si radieuse qu’elle ressemble presque à une fée. Elle est bien dehors, et ça paraît. Faire ressortir la beauté naturelle que l’on porte en soi, c’est aussi ça, la magie du grand air.

Karina Durand

À propos de Karina Durand

À part marcher seule en forêt, Karina aime lancer sa ligne à l’eau, griller des saucisses à hot-dog sur les braises d’un feu de camp, lire au bout d’un quai et se baigner dans un lac quand il pleut. Elle pilote la stratégie de contenu de la Sépaq depuis 2017.

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